L’arrestation et la condamnation à six mois de prison ferme de Mr. Hanevi Ould Dahah, le rédacteur en chef du site Taqadoumy était une catastrophe pour la liberté de la presse dans un pays ou le leadership politique venait juste de signer un accord pour la solution d’une crise constitutionnelle qui a faillit mettre le pays au ban de la communauté internationale. Continuer à le détenir après la fin de sa sentence est un désastre pour l’état de droit et pour cette Mauritanie nouvelle à laquelle le Président de la République appelle depuis qu’il occupe le devant de la scène.
La liberté de la presse et la protection des journalistes sont fondamentales pour l’échange de l’information et la circulation des savoirs sans lesquels il ne peut y avoir de progrès durable dans un monde ou l’information et les medias sont au centre des dispositifs de création de la richesse et de développement humain. Les autorités concernées doivent immédiatement libérer M. Hanevi et s’interdire dans le futur l’arrestation et l’emprisonnement des journalistes et laisser a ces derniers le soin d’organiser leur profession et faire respecter la déontologie traditionnellement établie dans le domaine.
C’est l’occasion de rappeler que l’Etat dépense annuellement prés de trois milliards de nos ouguiyas pour sa communication publique et continue de s’accorder le monopole de l’audiovisuel sans que cela ne le dispense de l’utilisation des moyens coercitifs pour intimider les voix discordantes. C’est dire l’échec cuisant de sa politique de communication et la nécessite d’introduire des changements en profondeur dans le secteur pour :
1. diminuer de manière drastique le budget de communication de l’Etat en arrêtant de financer l’AMI, une agence sans intérêt dont la fonction est déjà largement prises en charge par des initiatives privées et en procédant a la privatisation de la TVM et de la radio.
2. donner à la HAPA les ressources techniques et financières et le cadre législatif et réglementaire pour gérer le secteur et faire respecter les règles de la concurrence et de la déontologie.
3. supprimer le ministère de la communication.
Le secteur de la communication dispose d’une réelle capacité d’autofinancement qui bien exploitée pourrait activer des gisements de productivité considérables et permettre la rémunération décente des journalistes tout en offrant l’opportunité de maitrise des technologies modernes de l’information et de positionnement sur un marchée régional en pleine expansion. Il serait triste que le Gouvernement sacrifie ces avantages indéniables sur l’autel de l’inertie et l’auto-préservation suivant des schémas archaïques de rétention de l’information et de diffusion de la propagande propres aux régimes dictatoriaux et d’exception.
No comments:
Post a Comment