كانت نتائج البكالوريا كالعادة كارثية ، فمن مجموع 41667 مرشحا لم
يفز الا 2807 أي أقل من 7٪ وهذه نسبة ضئيلة بالقاييس المعتمدة ولكن الأمر ان النسبة المئوية الفعلية ربما
تكون اخفض بكثير اذا ما أخذنا بالإعتبار تفشي ظاهرة الغش عبر الهواتف الذكية وتراخي
الرقابة. هذا امر محزن لاسيما ان الغش حسب المعلومات المتداولة في المواقع
الإخبارية قد يكون اوسع في الشهادات التعليمية الأخرى وخصوصا الإعدادية التي يبدو ان
الرقابة فيها اصبحت من مسؤولية الطاقم التعليمي المحلي الذي يفتقد الحيادية
المرتقبة من المراقبين.
ان ظاهرة الغش قد تقويض ما تبقى من النظام التعليم
اذا لم يتم علاجها بسرعة ، ثجدر الإشارة هنا الى ان نظام التقييم عنصرا أساسيا من المنظومة
التعليمية الوطنية لا معنى لأي إصلاحات تربوية بدون اجماع على شفافيته ، انه أيضا عملية
بسيطة نسبيا قد برهنت الإدارة على قدر كبير من استعابها بما في ذلك الخبرة التقنية
والموارد البشرية. كما لا يبدو أن الأموال تطرح مشاكل في ظل الفوائض المعلنة في حسابات
الدولة ، يبدو لي ان المشكلة تكمن كالعادة في اختيار المسؤولين في مديرية الامتحانات
على اساس الخبرة والنزاهة وفي هذا السياق فإن تعيين أخ الجنرال ولد مكت رئيس الاستخبارات على رأس هيكلة هذه الإدارة
الحساسة يمثل المحسوبية بأبشع صورها ولا يبشر بالخير بالنسبة للنظام التعليمي
Mauritania Project est un espace de réflexion et d’échange sur les questions de bonne gouvernance, de rationalité budgétaire et de justice sociale en Mauritanie.
Thursday, July 10, 2014
Wednesday, July 9, 2014
SOS Education
Comme d’habitude
les résultats du Baccalauréat ont été catastrophiques, seuls 2807 sur les 41667
candidats ont réussi, soit moins de 7%. Le pourcentage réel des admis est fort
probablement très en deca de ce chiffre modique si l’on en croit les rumeurs
insistantes de triche a grande échelle via les smartphones et le laxisme du
système de surveillance. La triche semble exister encore de manière plus étendu
au niveau du brevet dont la surveillance et la correction sont apparemment
devenu du ressort du personnel local des établissements. Il s’agit là d’un phénomène
nouveau qui risque s’il n’est pas rapidement traité de saper encore d’avantage
ce qui reste du système éducatif national.
C’est ici
l’occasion de signaler qu’un système d’évaluation fiable est une composante
essentielle de l’entreprise éducative nationale sans laquelle les politiques de
reformes n’ont aucun sens. C’est aussi une opération relativement simple pour
laquelle l’administration dispose d’un socle non négligeable d’expérience et de
ressources humaines. Les moyens financiers aussi ne semblent pas poser de problèmes
tant les comptes du pays regorgent d’excédents si l’on en croit les communiqués
des autorités financières. Le problème se situe dans le choix des responsables
de la Direction des Examens dont l’intégrité doit être au-dessus de tout
soupçon. La dernière nomination à la tête de cette direction du frère du
Général Meguette, chef des services de renseignement, sent le népotisme le plus
vulgaire et n’augure rien de bon pour le système éducatif.
SOS Education
Les profiles des
candidats au Baccalauréat cette année sont indicatifs de l’état avancé d’agonie
de notre système éducatif et du crime perpétré par les décideurs de ce pays à
l’encontre des enfants et des jeunes Mauritaniens qui devront affronter les défis
multiples et de plus en plus complexes de la vie moderne sans l’outil stratégique
du savoir. Bonjour les dégâts ! Nous sommes actuellement trop pris dans la
tourmente des kermesses électorale pour noter ce chiffre terrible publié par la
très officielle Agence Mauritanienne d’ Information selon lequel 28,44%
seulement des candidats aux Bac viennent des écoles publiques. Mais à quoi bon
sert le Ministère de l’Education Nationale avec ses dizaines de milliards et
personnel pléthorique et son administration tentaculaire si les écoles privées
totalement autofinancées par les parents éduquent plus et mieux. Il y a dix ans
je sonnais l’alarme dans un billet sur la blogosphère et je le répète
aujourd’hui en appelant les bonnes volontés
à agir ensemble pour réhabiliter l’école publique sans laquelle il n’y a
pas d’éducation a proprement parlé.
Un pays ou la majorité
de population ne sait pas lire, écrire, et calculer ne peut pas avancer même
s’il a toutes les volontés du monde et autant de ressources naturelles. Il n’y
a pas de miracle en développement, les nations se développent si elles
investissent dans l’éducation, non seulement en lui allouant de grands budgets
mais aussi et surtout en s’assurant que les ressources sont bien utilisées au
profit de l’acquisition réelle des savoirs par les élèves par la bonne
administration de de méthodes d’évaluations fiables. A commencer par l’éducation
de base qui doit être universelle et accessible en qualité à tous, enfants,
jeunes et adultes. Il faut que les quartiers s’organisent autour des écoles et
créer des synergies locales entre les parents, les enseignants et les
activistes pour trouver des ressources additionnelles tout en s’assurant que
toute école publique sur le territoire national reçoit une part équitable des
ressources allouées par l’Etat a l’éducation.
Pour cela, il
faut que les parents s’éduquent eux même en allant même s’il faut avec leurs
enfants à l’école. Des dispositions en matière de droit de travail peuvent être
prises pour encourager ce genre d’initiatives. Le but est qu’à l’horizon du
moyen terme, 90% des élèves qui sortent des écoles fondamentales détiendront le
Certificat d’Etude Primaire (CEP) et autant d’adultes éduquées au même niveau. Ce
chiffre tourne actuellement autour de 40% si les statistiques du Ministère de
l’Education Nationale (MEN) sont fiables. Il était de 20% en 2010 selon la même
source. Imaginer avec moi un tel saut pour notre pays en termes de qualité de
sa future élite, de productivité du travail, et de niveau général de conscience
et je suis sûr que vous arriviez a la même conclusion que moi que ça vaut le
cout.
Pour arriver à un
tel objectif, l’Etat consentira un effort exceptionnel pour recruter de bons
enseignants et en cas de besoin en importer tout en améliorant l’infrastructure
scolaire pour que les élèves aient accès à des classes salubres avec de l’eau
potable et des sanitaires. Il va falloir aussi élever considérablement le
salaire des enseignants pour inciter les bonnes compétences à s’orienter vers
l’enseignement et y rester. Actuellement, plus des deux tiers d’enseignants primaires
n’ont pas le niveau académique adéquat pour enseigner selon une évaluation du
MEN en 2010. Il faut aligner à niveau de formation égale les salaires des
enseignants du primaire sur celui des professeurs de l’enseignement supérieur.
Les écarts actuels de salaires exorbitants entre ces deux catégories d’enseignants
ne se justifient pas à mon avis par un différentiel conséquent de productivité.
Cela bien évidemment
coutera cher à l’Etat mais pas autant que l’ignorance des masses, surtout celle
qui accompagne les individus toute leur vie et les enferme dans le cercle
vicieux de la pauvreté matérielle, spirituelle et morale. Par ailleurs,
beaucoup de dépenses publiques considérables ont une utilité douteuse et
peuvent être déployé facilement, je pense en particulier aux milliards dépensés
sur des institutions comme le sénat, la CENI, le conseil constitutionnels et
autres proliférations de structures administrations dont la société peut s’en
passer sans trop de dégâts. C’est une question de choix et en la matière une
analyse des couts et des bénéfices sera en faveur de l’éducation dont les retombées
positives sont bien réelles et établies tant par la théorie que par la
recherche empirique.
Mais il faut reconnaitre
qu’il s’agit d’un effort extraordinaire,
fruit d’une conscience nationale élevée de l’importance d’un saut qualitatif en matière d’éducation. Nous
devons marquer cette effort par une mobilisation générale contre la culture de
l’ignorance qui fait que rare sont ceux parmi nous qui bouquinent et qui
fait aussi que nos villes et nos maisons sont vides de livres et de lieux de
lecture. Tous les citoyens quel que soit leur origine social doivent avoir le
droit mais aussi le devoir d’avoir une éducation de base sanctionnée par le
CEP.
Le Brevet
d’Enseignement Secondaire (BES) doit être un niveau minimal requis pour l’accès
au marché du travail, surtout l’emploi public dans les administrations, l’armée
et la police. Il doit être réexaminé pour s’assurer qu’il teste un niveau adéquat
de savoirs qui permet l’accès au deuxième cycle de l’enseignement
secondaire général ou technique ou pour
ceux qui quittent l’école d’un niveau de connaissance de base irréversible sur
lequel les individus peuvent s’appuyer dans le futur pour améliorer leurs
savoirs.
Une telle vision
de l’éducation de base permettra de casser la spirale de l’ignorance dans
laquelle est maintenue la majorité des pauvres, surtout parmi les couches
traditionnellement défavorisées, et d’étendre considérablement le pool des
prétendants aux seconds cycles de l’enseignement secondaire et aux universités.
Dans ces deux phases, la sélection doit être de rigueur selon la capacité du
système qui elle doit s’adapter aux contours du marché du travail. Il ne sert à
rien de dispenser des formations supérieures au rabais si en plus leurs
bénéficiaires se retrouvent avec des
boulots qu’un titulaire du BES peut faire avec la frustration en moins.
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