Sunday, December 27, 2009

Il faut libérer Hanevi et reformer le secteur de la Communication

L’arrestation et la condamnation à six mois de prison ferme de Mr. Hanevi Ould Dahah, le rédacteur en chef du site Taqadoumy était une catastrophe pour la liberté de la presse dans un pays ou le leadership politique venait juste de signer un accord pour la solution d’une crise constitutionnelle qui a faillit mettre le pays au ban de la communauté internationale. Continuer à le détenir après la fin de sa sentence est un désastre pour l’état de droit et pour cette Mauritanie nouvelle à laquelle le Président de la République appelle depuis qu’il occupe le devant de la scène.

La liberté de la presse et la protection des journalistes sont fondamentales pour l’échange de l’information et la circulation des savoirs sans lesquels il ne peut y avoir de progrès durable dans un monde ou l’information et les medias sont au centre des dispositifs de création de la richesse et de développement humain. Les autorités concernées doivent immédiatement libérer M. Hanevi et s’interdire dans le futur l’arrestation et l’emprisonnement des journalistes et laisser a ces derniers le soin d’organiser leur profession et faire respecter la déontologie traditionnellement établie dans le domaine.

C’est l’occasion de rappeler que l’Etat dépense annuellement prés de trois milliards de nos ouguiyas pour sa communication publique et continue de s’accorder le monopole de l’audiovisuel sans que cela ne le dispense de l’utilisation des moyens coercitifs pour intimider les voix discordantes. C’est dire l’échec cuisant de sa politique de communication et la nécessite d’introduire des changements en profondeur dans le secteur pour :
1. diminuer de manière drastique le budget de communication de l’Etat en arrêtant de financer l’AMI, une agence sans intérêt dont la fonction est déjà largement prises en charge par des initiatives privées et en procédant a la privatisation de la TVM et de la radio.
2. donner à la HAPA les ressources techniques et financières et le cadre législatif et réglementaire pour gérer le secteur et faire respecter les règles de la concurrence et de la déontologie.
3. supprimer le ministère de la communication.

Le secteur de la communication dispose d’une réelle capacité d’autofinancement qui bien exploitée pourrait activer des gisements de productivité considérables et permettre la rémunération décente des journalistes tout en offrant l’opportunité de maitrise des technologies modernes de l’information et de positionnement sur un marchée régional en pleine expansion. Il serait triste que le Gouvernement sacrifie ces avantages indéniables sur l’autel de l’inertie et l’auto-préservation suivant des schémas archaïques de rétention de l’information et de diffusion de la propagande propres aux régimes dictatoriaux et d’exception.

Thursday, December 10, 2009

Déclaration

"Les deniers publics dérobés par esprit de lucre sont autant de ressources en moins pour la construction d’écoles, d’hôpitaux, de routes et d’installations de traitement des eaux. Quant au détournement de l’aide extérieure, pour alimenter des comptes bancaires privés, il sonne le glas de grands projets d’infrastructure. Ban Ki-Moon, Secrétaire Général de l’Organisation des Nations Unies

Nous signataires de la présente déclaration, ressortissants mauritaniens vivant en Amerique du Nord, dont plusieurs se sont opposés au coup d’Etat du 6 Aout 2008 et combattu au sein des forces d’opposition pour le retour a l’ordre constitutionnel, affirmons, a l’occasion de la journée mondiale de lutte contre la corruption, notre adhésion pleine et entière a la campagne menée par les autorités constitutionnelles, a leur tête le Président de la République, contre la gabegie et les personnes impliquées dans les crimes économiques dont notre pays est victime depuis plusieurs décennies.

Ce soutien découle de notre foi que la Mauritanie ne peut faire l’économie d’un retour en arrière sur une période ou les ressources publiques nationales, les dons et prêts provenant de la coopération bilatérales et multilatérales ont servi principalement a enrichir des hauts fonctionnaires et des hommes d’affaires au lieu d’alléger la souffrance des pauvres, éduquer les enfants, soigner les malades indigents et aider les jeunes et les adultes a avoir des emplois décents, créateur de valeurs économique et de reconnaissance sociale.

Des générations entières de jeunes mauritaniens ont été laissées a l’abandon, sans éducation et sans espoir de vivre dignement au milieu de leur siens faisant d’eux des proies faciles pour les recruteurs des associations crapuleuses et terroristes. Beaucoup ont été forcés à un exil qu’ils n’ont jamais désiré. Des cadres de hauts niveaux se sont aperçus qu’ils n’étaient pas les biens venus dans leur propre pays et sont allés malgré eux mettre leurs capacités au service d’autres entités faisant perdre à l’Etat et la société une denrée rare dont ces derniers ont cruellement besoin.

Que le Gouvernement déclare son intention de sévir contre les symboles de la gabegie, d’en finir avec l’impunité et de recouvrer une partie de biens publics spoliés est en soit un acte de courage et de patriotisme. Qu’il commence par l’une des plus grosses affaires de malversation impliquant des hommes puissants ajoute du sérieux a une entreprise difficile, techniquement complexe, et politiquement sensible. « Il trait les béliers pour convaincre les brebis qu'elles seront traites à leur tour ».

Nous déplorons la réaction des partis politiques qui a notre avis aurait été plus positive si elle prenait le Gouvernement au mot et offrait sa collaboration sur une question qui devait être au centre de son agenda tant elle constitue l’une des aspirations de base des populations, surtout celles dans lesquelles recrutent l’opposition traditionnelle.

Nous rappelons au Gouvernement que sa stratégie de lutte contre la corruption continuera de souffrir d’un manque de crédibilité notoire tant que des symboles visibles de la gabegie occupent des emplois supérieurs dans les cabinets de la Présidence et des Ministères, les représentations diplomatiques et les administrations et entreprises publiques.

Qu’Allah protège notre pays
Vive la Mauritanie