Wednesday, September 30, 2009

Liberez les Islamistes et continuer le dialogue

Je ne peux que me réjouir du Forum qui a été organisé par le RDU et que nombre d'observateurs de la scène politique nationale, parmi lesquels des sceptiques, ont décris comme « historique » dans le sens ou c'est la première fois depuis le commencement du processus démocratique que des représentants des partis d'opposition et de la majorité de rencontrent, discutent et publient un communiqué commun. Il y a là un pas non négligeable que les esprits «positifs » devrait encourager et consolider pour créer une situation de non retour ou l'espoir est fondé de voir une réconciliation nationale jeter les bases d'un développement durable de la Nation et du citoyen. Il reste beaucoup à faire. La tache est titanesque et le processus long et ce n'est pas une seule rencontre qui viendra à bout des nombreux obstacles qui empêchent l'encadrement national de se mettre d'accord sur les règles fondamentales du fonctionnement du processus démocratique. Il va falloir continuer à discuter et les rumeurs de la tenue d'une prochaine réunion, cette fois-ci sous l'égide d'un parti politique se réclament de l'opposition sont encourageantes. Cependant, les promoteurs du dialogue et de la concorde nationale doivent avoir en vue les attentes et les aspirations de l'opinion publique et profiter du capital de sympathie dont jouissent leurs initiatives pour se lancer ouvertement dans une nouvelle dynamique qui rompt clairement avec les pratiques héritées de la période d'exception. Il s'agit par exemple de s'interdire les arrestations arbitraires, le mauvais traitement des prisonniers, et l'usage de la torture.

Le Pouvoir pourrait ainsi montrer des signes de bonne volonté et prendre l'initiative. Il faut reconnaître en effet que l'opposition démocratique a répondu à l'appel et ce faisant elle joue sa crédibilité par rapport aux mouvements radicaux qui militent pour la confrontation armée avec le pouvoir, à leur avis, la seule voie de salut. Elle a besoin pour continuer à exister de montrer que le choix du dialogue est payant. Mais le Pouvoir décidemment hésite et sème la confusion. A vrai dire rien ne le presse sinon la volonté qu'il aurait d'introduire du sérieux dans la gestion des affaires nationales. Il a pourtant tout à gagner dans ce processus de pacification et il serait dommage de rater cette occasion historique de négocier un compromis national, une sorte de « new deal » qui introduirait plus de participation dans la prise de décision nationale et plus d'équité et de justice dans la création et la répartition de la richesse. Le Pouvoir hésite en refusant de prendre le devant et en s'abstenant de dévoiler clairement son intention à une opinion publique habituée a être désabusées par un encadrement national pour la plupart corrompu et peu efficace. Il sape aussi la crédibilité du processus par l'arrestation et l'emprisonnement des leaders de la mouvance islamique auxquels s'identifie une partie non négligeable de la population et dont la modération et l'esprit d'ouverture sont reconnus par la plupart de leurs partenaires politiques. Il est à craindre que certains veulent vider le dialogue de sa substance et en faire une coquille vide comme ils l'ont fait pour la politique d'alphabétisation, la promotion de la lecture plus connue sous le nom d'El kittab, l'ajustement structurel et j'en passe. Il serait alors un slogan chanté par les griots et les poètes devant un parterre de hauts fonctionnaires et de profiteurs de tout genre mais rien de plus. Notre pays ne peut faire l'économie d'un dialogue sérieux ou seront impliqués tous les courants d'opinion et l'ensemble des acteurs de la scène politique nationale, y compris et peut être surtout ceux qui se réclament de la mouvance islamique, compte tenue du fait largement établi qu'ils forment l'ossature de l'opposition populaire a un régime perçu comme laïciste et pro-occidental.

Notre pays ne peut et ne doit denier a l'Islam sa dimension politique et sociale qui soutend le combat des « islamistes » ni vouloir coûte que coûte contenir son interprétation dans l'école Malékite quelque soit par ailleurs son caractère prestigieux et enracinée dans la tradition mauritanienne et le respect et la vénération que tout musulman doit avoir pour l'Imam Malick ibn Anass. Ce que les spécialistes appellent l'islam politique ou l'irruption de la religion dans la sphère politique et institutionnelle est une réalité incontournable dans l'espace arabo-islamique. Notre pays doit s'y adapter et ambitionner d'offrir un exemple de démocratie ou les principes républicains sont intégrés à notre tradition islamique reconnue pour sa tolérance et son rejet dela violence. Il serait, par contre, contreproductif d'engager une guerre de 100ans pour éradiquer un phénomène si intrinsèquement lié à la société et à l'histoire. D'autres pays ont tenté l'aventure, y ont engloutis des ressources considérables et n'ont récolté que drames humains et économiques sans que le problème de fond ne soit résolu. La police politique doit impérativement arrêter le harassement des leaders d'opinion et inscrire son action dans la légalité constitutionnelle, sinon elle se mettrait en déphasage par rapportaux efforts entrepris pour donner un nouveau souffle à un processusdémocratique largement vidé de son contenu.

Published by forum diaspora May 2005
http://fr.groups.yahoo.com/group/ForumDiaspora/message/7803

Dialogue politique

Il y a un peu moins d'un an, sur ce forum, je contribuais au débat national sur le net en soutenant la stratégie de dialogue et son préambule la nécessite d'une rencontre au sommet entre les partis politiques de l'opposition et de la majorité présidentielles. Je suis heureux de constater que les leaders de l'opposition démocratique aient cassé le tabou et signifié clairement leur disposition au dialogue. Il ne semble pas en effet utile de jeter l'huile sur le feu ou continuer à se regarder en chien de faïence ou pire s'engager dans une confrontation armée sans courir le risque certain d'anéantir les acquis, minimes soient ils, de l'ère post-coloniale. Il s'agit simplement d'un appel aux bonnes volontés afin d'éviter à notre pays le sort peu enviable de beaucoup de pays africains qui n'ont pas su maîtriser le processus de transition du régime d'exception à l'Etat de droit. Il ne s'agit pas moins de sauver la nation Mauritanienne, création récente, et qui n'est pas, il faut le rappeler, le produit d'un processus naturel de développement endogène mais plutôt le fruit de la volonté d'une certaine élite de rompre avec un passée peu attractif. La mémoire collective ne devrait pas oublier que pendant l'époque précoloniale, pas si loin que ça, ce qu'on appelait Bilad Chinguitt était un no man's land ou des entités tribales se faisaient la guerre en permanence et ou l'élite intellectuelle, malgré sa qualité reconnue à travers son espace arabo-islamique a été incapable de créer les mécanismes d'une gestion pacifique des conflits et d'une évolution vers une entité nationale supra tribale. Il a fallu l'intervention de la puissance coloniale, dont le souci premier n'était pas évidemment l'intérêt des populations, pour que la paix s'installe et que naît l'idée d'un peuple et d'une nation. Ce bref rappel historique vise à montrer que l'Etat national, malgré ses nombreux dysfonctionnements, reste un acquis dans un pays où il faut remonter aux temps des almoravides pour trouver les traces d'une autorité centrale. Il faut le préserver et le moderniser pour qu'il puisse remplir ses missions essentielles dans un environnement international ou l'Etat national est assujetti à des contraintes multiformes, sans précèdent, venant de l'hégémonie des forces du marché mondial et les tendances lourde de l'uniformisation internationale. C'est dans ce sens que le dialogue politique rêvait un caractère stratégique pour le développement institutionnel de notre pays. Il ne s'agit pas comme c'était souvent le cas de copter de nouveaux membres au sein du système de gouvernement pour élargir et/ou diversifier la population des privilégiées mais plutôt de rétablir la confiance dans les institutions nationales et permettre aux Mauritaniens de retrouver la confiance en eux-mêmes et en leur pays.

Le Chef de l'Etat et son Gouvernement doivent se mettre à la hauteur de leur responsabilitees et saisir la main qui leur est tendue par les principaux chefs de l'opposition démocratique. Rien à l'état actuel ne les oblige à le faire mais il y va de l'intérêt national. La gestion unilatérale par le Pouvoir du processus de transition n'a pas été une réussite et son effet le plus évident est d'avoir installé durablement notre pays dans un état « semidemocratique » un peu mieux que les régimes d'exception des années 80 mais loin de l'Etat de droit protecteur des libertés et pourvoyeurs des instruments de développement pour les individus et les organisations. Un constat sans équivoque a été dressé par le Chef de l'Etat lui-même lors de sa visite à Kiffa et les dysfonctionnements de l'administration publique font, aujourd'hui, la une des medias gouvernementaux et sont le sujet favori des discussions de salons naouakchottois. Mais l'action ne suit pas comme si les dirigeants de ce pays étaient paralysés par la peur d'un lendemain incertain et incontrôlable. Cela se comprend mais le courage découle avant tout de la conscience que le coût de l'inaction est toujours et de loin, supérieur, à terme, à celui de l'inaction.

Ahmed Ould Sidi Baba est un homme politique à qui on peut reprocher son soutien indéfectible et constant pour « son cousin » Chef de l'Etat mais à qui on ne peut denier une lucidité d'analyse et une certaine compétence dans la gestion des affaires collectives. Son initiative qui vient après et j'espère consolider celle de l'UFP est a saluer et mérite le soutien de tous ceux qui croient a l'exigence d'une transition pacifique dans notre pays. Elle ne peut cependant aboutir sans le soutien solennel du Chef del'Etat en personne, sous forme d'une déclaration d'intention invitant les partis politiques à un débat sérieux sur les questions nationales dont les conclusions et recommandations constitueront la base d'un programme de Gouvernement. Ce scénario continuera à relever du domaine de l'impossible tant que Le Chef de l'Etat entretient à grand frais une armada de courtisans et de laudateurs au sein d'un Parti qui a battu tous les records d'incompétence et d'inefficacité. La dernière implantation qui devrait être celle du renouveau et de la transparence était tout sauf un débat d'idées et une voie de promotion pour la compétence et l'intégrité. Elle s'est surtout caractérisée par une démonstration de force des éléments de la nomenklatura « en disgrâce » pour revenir sur le devant de la seine. Ce n'est pas un bon présage. Pendant ce temps, le Gouvernement, dont plusieurs de ses membres ont subi des setbacks, continue à gérer la routine et semble incapable de mettre en œuvre une politique à la hauteur des attentes. La seule mesure qui capte l'attention est la dernière augmentation des salaires des ministres et de certains hauts fonctionnaires qui surprend par son ampleur et son caractère isolé et déconnecté d'une stratégie globale et délibérée de modernisation de l'administration. Pourtant le pays semble mure et réceptif pour des reformes en profondeur visant une promotion plus efficace et une meilleure allocation de la ressource nationale. Et ce n'est plus un léger toilettage que l'opinion attend mais une large et complexe opération chirurgicale pour extraire la tumeur que constituent l'impunité etles sabotages des deniers publics. Cela est d'autant plus urgent que les perspectives pétrolières eguisent les appétits et pourrait, sion en prend garde, démultiplier les forces centrifuges et saper tous les efforts de mise en place d'une nation Mauritanienne enracinée dans son milieu arabo-islamique et africain et ouverte aux opportunités d'enrichissement crees par la rencontres des cultures et des civilisations.

Published by forum diaspora Avril 2005 http://fr.groups.yahoo.com/group/ForumDiaspora/message/7392

Monday, September 28, 2009

Soutien a Ould Mouloud

L’initiative du Parti des anciens Kadihines mérite encouragements et soutiens.C’est une tentative courageuse de débloquer une situation figée ou les différents protagonistes refusent de trouver un compromis susceptible de faire évoluer le pays vers un meilleur état. Nous devons absolument rompre « la logique de Hama », une formule utilisée par Friedman, l’un des célèbres journalistes américains, pour expliquer la manière radicale dont les sociétés régies par une mentalité tribale résolvent les conflits et situations de crises. Suivant cette logique qui a fait dire a Feu Bourguiba «la démocratie, c’est ôte toi de la que je m’y mette », en matière de pouvoir, le compromis n’existe pas. Le fort ne sent pas son besoin parce qu’il peut écraser a volonté son faible adversaire. Le dernier n’y voit aucune opportunité car « de toute façon a quoi cela va servir ». Nous devons rompre avec cette logique contraire à toute volonté sérieuse de construire un Etat de Droit et une société respectueuse des différences porteuses de richesses. L’histoire montre que le progrès est le plus souvent une affaire de compromis, de petits pas, de goûtes qui un jour font éclater le vase. Rompre avec cette logique nécessite un changement significatif dans l’attitude et le comportement de l’Etat et son Chef, le parti du plus fort, celui qui généralement, imbue de sa suprématie et de sa puissance – et donc de son bon droit - ne sent pas le besoin du dialogue et du compromis. Le Pouvoir doit lâcher du lest et montrer, clairement et par des actes, une volonté de partage des responsabilités et des bénéfices. En particulier, il ne doit pas décevoir ceux qui lui tendent la main. Ceux qui tendent la main doivent le faire avec dignité et un sens élevé de l’intérêt général. Nous souffrons malheureusement de l’absence d’une expérience positive dans ce domaine. Tant d’opposants, dans notre pays, ont tendu la main pour s’assurer une place aussi petite soit elle sur le siège, oubliant au passage les valeurs qu’ils avaient professées et les citoyens qu’ils ont abusés. Le résultat est aujourd’hui que le discours n’émeut plus et le militantisme se confond avec le carriérisme. L’initiative des amis de Ould Mouloud et de Bedredine ne mérite d’être encouragée que si elle rompt avec ces habitudes fâcheuses de la classe politique nationale. Je leur accorde quant à moi le bénéfice du doute et leur souhaite beaucoup de succès. Un aboutissement heureux ouvrira des perspectives nouvelles de paix, de partage et de confiance. Un échec enfoncera davantage notre pays dans le cercle vicieux de la confrontation, de l’exclusion et de la « déchéance» politique. J’essayerai de développer dans les paragraphes suivants certaines idées qui a mon avis sont a centre de ce qu’on pourrait légitimement attendre de cette initiative.

Elargir et diversifier la représentation nationale
Le Chef de l’Etat a évoqué dans son discours de Kiffa la nécessite du contrôle populaire. Ce dernier ne sera effectif que si les differentes tendances politiques exprimant le spectre des multiples aspirations du peuple sont représentées aux niveaux national et local. Le Gouvernement devra convaincre de sa volonté de mettre en place les dispositifs nécessaires a une transparence des élections prochaines au moins égale a celles des élections municipales et parlementaires de 2001. La loi électorale mérite aussi d’être toilettée. Elle favorise les grands partis et accorde un poids démesuré aux départements peu peuplés. Un rééquilibrage parait opportun vers une plus forte dose de proportionnelle dans l’élection des députés et des conseillers municipaux et une réduction des membres del’Assemblée Nationale élus au niveau départemental. Comme exemple, la loi peut accorder un député seulement pour les départements de plus de 30000 habitants, et appliquer la proportionnelle intégrale pour pourvoir le reste des sièges del’Assemblée Nationale.Le nombre des grands électeurs qui nomment les sénateurs devra aussi être multipliées pour inclure des éléments représentants le terroir. Je pense en particulier aux chefs des collectivités traditionnelles (tribus, villages et adwabas). Cela est plus conforme a l’esprit du Sénat tel qu’institué par la constitution française qui inspire fortement notre Loi fondamentale.

Ouvrir et libéraliser les medias
Le Chef de l’Etat s’est semble t il plaint d’être mal informé. Il devrait demander des comptes à ses services qui ont étouffé dans l’œuf l’embryon de presse qui s’est formé au lendemain de la promulgation de la loi sur la Presse. Si l’article 11 de cette dernière n’existait pas, la presse écrite aurait atteint aujourd’hui un seuil de crédibilité irréversible. Le Chef de l’Etat n’aurait alors pour avoir une idée des réalisations de son Gouvernement et de l’état de l’opinion que de se doter d’un bon service de presse capable de lui faire une synthèse complète de ce qui est écrit. Il faut abroger l’article 11 et supprimer toute subvention publique directe ou indirecte, formelle ou informelle à la Presse écrite. La demande locale et l’offre publicitaire devraient suffire à créer un nombre suffisant de journaux qui permettent une meilleure circulation de l’information écrite. L’Etat pourrait conserver une Radio et une Télévision nationales mais la libéralisation du secteur de l’audiovisuel est opportune au moment ou le Chef de l’Etat appelle à la modernisation du pays. Le développement de ce secteur sera le reflet de notre modernité, de la capacité de notre pays à assumer et intégrerles nouvelles technologies de communication. C’est un secteur du futur qui assurera l’emploi et la promotion d’une partie non négligeable de nos jeunes diplômés.

Améliorer le rendement de la Fonction Publique
La politique ne peut a elle seule résoudre les problèmes d’un pays mal administré ou l’Etat souffre de dysfonctionnements notoires a tel point que son Chef se plaint de la non application de ses directives. Il faut dire qu’au moment où les institutions publiques manquent cruellement de ressources, des hauts fonctionnaires vivent dans un luxe insolent au vu et au sude tout le monde sans que cela ne suscite qu’envie et jalousie. Chacun voudrait être à la « bonne place » et personne ne songe au caractère illicite et immoral de ces comportements totalement contraires aux valeurs islamiques supposées être celles de notre société et de son encadrement politico administratif. Il ne sera pas facile de changer un caractère si profondément répandu et encré dans le fonctionnement des administrations publiques. Il est cependant difficiled’imaginer une amélioration significative de l’efficacité de l’Etat sans mettre fin à l’hémorragie des ressources résultant de la corruption, des détournements de fonds publics et du trafic d’influence.Certains disent que l’ancien directeur des Domaines, précédemment directeur du Trésor a voulu mettre de l’ordre dans ces deux structures, au centre du gaspillage de la ressource publique. Il a été rapidement remercié. Je ne suis pas sur de la fiabilité de la source mais je sais qu’au commencement de la reforme se trouve l’appui et le soutien aux incorruptibles du système. Ceux qui, contre vents et marées, refusent de se salir tout en continuant à donner le maximum d’eux même au service public national. J’ai rencontré l’un d’eux qui était en mission à New York. J’ai été frappé par sa lucidité et son sens du devoir. Il est docteur en économie mais parait sous utilisé dans un département qui a pourtant besoin de compétences, le Ministère des Finances. Apres le soutien systématique aux incorruptibles du système, vient la phase de l’action systémique de reforme en profondeur visant a faire de l’agent public un fournisseur de services, compétent et motivé, et de l’autorité de l’Etat une source de sécurité et de justice. Plusieurs variables sont en jeu mais l’une d’elle me semble plus importante que les autres. La remunération, et plus généralement le traitement global des fonctionnaires, est très en dé ça du minimum vital. Au moment où notre pays alloue des ressources considérables à la lutte contre la pauvreté, on comprend mal qu’on passe sous silence l’indigencede la majorité de serviteurs de l’Etat et leur incapacité chronique à faire face a leurs échéances.

Friday, September 25, 2009

De l’étranger ou je vis loin de mon pays et de ses soubresauts, je ne peux m’empêcher de suivre l’évolution de la chose publique avec l’espoir permanent du « breakthrough », du moment ou l’ensemble des acteurs de la politique nationale enteront la hache de guerre et adoptent une attitude positive en vue d’orienter le pays vers des lendemains meilleurs et mettre en place les conditions durables de la bonne gouvernance. Je comprends que la gestion unilatérale par le pouvoir du processus électoral et la volonté délibérée de l’administration de saboter les acquis démocratiques ont sapé la confiance que nous pourrions avoir en la capacité des institutions nationales de pacifier le pays et de lui insuffler une dynamique de paix et de développement. Le résultat est aujourd’hui un blocage a tous les niveaux ou le dernier né des formations politiques appellent au renversement armé du régime et ou le Chef de l’Etat reconnaît les failles du système sans que cela, et dans les deux cas, ne suscite une réaction significative de la part des acteurs politiques. Je n’ignore pas les réactions de mon ami Mohamed BABA, ni celles de Hormtallah et du Parti de Ould Mouloud mais elles restent insuffisantes et dénotent d’une léthargie généralisée de la classe politique. Je crois pourtant que ces évènements que beaucoup d’entre nous jugent insignifiants sont un appel au secours à la manière mauritanienne. Chacun, a sa façon, dit que « ça va très mal » sans qu’il est le courage de reconnaître que rien de positif ne pourrait sortir de la situation actuelle sans que Pouvoir et Opposition discutent sérieusement et cessent de vouloir coûte que coûte liquider l’autre.L’opposition doit reconnaître que son manque de réalisme et de dynamisme créatif lui a fait manquer des opportunités de participer plus efficacement et de peser plus lourdement dans l’orientation du pays et sa gouvernance. La stratégie de la confrontation et du boycott n’est pas payante dans un pays ou l’Opposition a une capacité de mobilisation et une marge de manœuvre limitées. La politique étant l’art du possible, les dirigeants des partis d’opposition doivent développer une stratégie de compromis, la seule voie qui leur est ouverte d’influencer peu soit il sur l’évolution du pays.

Je prétends qu’il est opportun que les dirigeants des Partis d’opposition déclarent leur intention sincère d’un dialogue constructif avec le pouvoir et demandent à voir le Chef de l'Etat ensemble ou séparément. Ils devront exprimer sans ambages leur volonté de participer à la gestion du pays à tous les niveaux et expliquer les bénéfices que le pays peut tirer de cette participation en terme de pacification, de stabilité et de développement. Je salue a ce titre l'inititive de Ould Mouloud et lui souhaite bonne chance dans son entreprise de dialogue avec le Chef de l'Etat. Le compromis, n’étant pas la compromission, cette stratégie nouvelle doit s’accompagner d’une rigueur au niveau des valeurs et des comportements. Il ne s’agit pas de la politique du partage du gâteau, chère à nos activistes et source de la crise de confiance qui paralyse notre pays. Il s’agit plutôt d’élargir l’offre de compétences afin que les institutions publiques disposent des ressources appropriées pour le développement de leur efficacité et de leur efficience. Evidemment, un changement de stratégie de l’Opposition n’aura probablement pas d’effet à court terme si le Chef de l’Etat et son administration continue l’exclusion de tous ceux qui ne montrent pas du zèle dans leur support pour la politique gouvernementale. Si le Chef de l’Etat veut serieusement lutter contre les maux qu’il a décrit à Kiffa et améliorer la politique de son gouvernement, il aura besoin de recruter au delà de ceux qui applaudissent à chacun de ses discours. Beaucoup de ces derniers sont des corrompus attirés par l’appât du gain facile et peu intéressés par un changement qualitatif, quelques soient par ailleurs les effets positifs qu’ils peuvent en tirer à moyen et long terme.Le Chef de l’Etat ne peut aussi se passer du contrôle populaire et de l’assistance d’institutions publiques efficaces et efficientes. Il doit élargir le contrôle populaire par une meilleure transparence des élections et améliorer les fonctionnements des administrations par un appel systématique aux méthodes modernes de gestion. Ce processus de reforme ne peut être que progressif mais exige de la rigueur et de la persévérance. Le contrôle populaire deviendra plus efficace des que les populations auront la conviction que la neutralité de l’administration est réelle et que les fonctionnaires n’essaient pas d’influencer le résultats des élections dans un sens ou un autre. Une directive présidentielle claire et menacente pour ceux qui faussent le jeu électoral serait bénéfique mais ne pourrait remplacer l’existence d’un corps d’administrateurs compétents et motives et disposants des moyens leur permettant de mettre l’intérêt général au-dessus des considérations partisanes. Les dernières élections municipales et législatives ont été reconnues par la plupart des observateurs et acteurs de la scène politique comme relativement transparentes. Notre pays a besoin de consolider et d’étendre cette expérience démocratique à un niveau d’irréversibilité et de totale transparence. Cependant pour que le contrôle populaire soit efficace, la représentation populaire doit être la plus diverse et la plus qualifiée possible. Il serait opportun de changer la loi électorale pour y inclure une forte dose de proportionnelle et des critères de compétence pour l’élu, en terme d’éducation et d’intégrité. La reforme des institutions doit commencer à mon avis par l’institution éducative et l’Armée. Nous avons besoin d’une école moderne capable de préparer nos enfants et nos jeunes à une vie adulte responsable et productive. Cela ne pourrait se faire que par une revalorisation significative du savoir et de son vehicule principal : l’enseignant. Au delà d’une meilleure utilisation des ressources existantes, l’institution éducative a besoin de moyens supplémentaires importants qui doivent nécessairement être prélevés d’autres secteurs situés à un niveau plus bassur l’échelle des priorités. Notre pays a aussi besoin d’une institution militaire professionnelle, respectueuse des valeurs républicaine, et garante de l’intégrité du territoire et la stabilité des institutions. L’Armée peut aussi constituer un instrument de promotion sociale et de pourvoyeur de services sociaux. Je pense en particulier aux hôpitaux militaires et a la formation aux métiers dispensée au sein de l’institution militaire. Le sécurité du pays et la stabilité de ses institutions ne peut assurée à un niveau acceptable que par des hommes en uniforme capables, fiers et dignes. Cela suppose une mentalité nouvelle mais surtout une meilleure organisation des ressources existantes, le pays ne pouvant se permettre des moyens additionnels, pourque Armée puisse mieux payer ses hommes et leur assurer une vie décente, loin du délabrement matériel qui caractérise aujourd’hui, au moins dans sa face visible cette institution nationale.C’est là une participation modeste à un débat important qui doit être riche et constructif, loin des vindicatives et de la distribution des blâmes.

Published by Forum diaspora July 2004 http://fr.groups.yahoo.com/group/ForumDiaspora/message/4513

BAC 2004

L'annonce des résultats du Bac 2004 est passée presque inaperçue, totalement éclipsée par la création d'une nième structure politique qui, souhaitons le, fera mieux que celles qui l'ont précédée et qui vont suivre. J'en doute personnellement.

Je crois que la crise actuelle qui paralyse notre pays et sabote son avenir est multidimensionnelle et la circonscrire au domaine politique est réducteur et porteur de gros risques quant a la nature des changements proposés. Il est indispensable pour l'équilibre et l'évolution stable de notre pays que les activistes ne se recrutent pas seulement dans la sphère politique mais aussi dans celles de l'économie, la culture et la société.

Compte tenu de la taille de notre pays et la rareté tant qualitative que quantitative de la ressource humaine, le besoin de cumul se fera sentir et on assistera a la création de réseaux naturels ou des activistes de différents horizons politiques travaillent ensemble pour avancer des idées dans les domaines socio-économiques et culturels, créant ainsi des occasions de rencontres et de dialogue. Nous avons besoin de cet enchevêtrement des hommes et des femmes pour venir à bout des radicalismes et extrémismes qui caractérisent la plupart de nos activistes politiques.

Dans notre lutte légitime pour l'inviolabilité des droits fondamentaux de l'être humain dans notre pays et le respect des lois de la bonne gouvernance, nous oublions souvent les besoins réels de la majorité de nos concitoyens et nous devenons ainsi déconnectés à leurs yeux. Nous oublions les enfants qui n'ont pas accès a une éducation convenable et qui n'ont presque aucune chance de sortir de la pauvreté que leur ont lègue leurs parents. Nous oublions les familles dans le dénuement total, les salariés qui ne peuvent joindre les deux bouts, les malades qui meurent faute de soins de routine, les jeunes qui vivent dans le désœuvrement le plus total.

Le résultat est aujourd'hui plus de 90% d'une génération qui sera reléguée à la masse des illettrés, incapables de compéter dans un espace ou l'éducation est un facteur essentiel de compétitivité. Ils seront d'une façon ou d'une autre un fardeau sur la société. Ajoutée au poids de la dette, cela donne une idée de la situation pratiquement invivable que nous léguons à nos enfants et petits enfants. A moins que le Pétrole soit la solution!Je crois qu'il est temps de prendre au sérieux l'éducation dans notre pays.

La lutte contre l'analphabétisme, élevée au rang de stratégie nationale, est un aveu d'échec et un signe de l'incapacité des pouvoirs publics d'elaborer une politique cohérente de promotion de la ressource humaine.L'analphabétisme sera éradiqué seulement par la généralisation d'un enseignement fondamental de qualité. Si le choix du Gouvernement est sérieux, des ressources nécessaires devrait être affectee a la construction d'un nombre suffisants d'écoles primaires repartis équitablement sur leterritoire national suivant les besoins des populations, la formation d'enseignents qualifies et leur motivation notamment par le relèvement significatif de leurs salaires (au moins 4 a 5 fois leur salaire actuel). Compte tenu de l'effort financier requis, il va de soit que le Gouvernement devra faire des coupures dans le financement d'autre programmes publics (notamment la politique du Livre) et faire appel au concours du secteur prive et de la société civile.

La participation du secteur privé est naturellement limitée par le caractère peu rentable, du moins a court terme et en terme purement financier de l'activité éducative. Il reste la société civile par ses mahadras et ses sponsorships qui restent à développer.Un partenariat bien étudié entre ses trois operateurs aura sans doute des effets positifs multiplicateurs et permettra d'atteindre plus rapidement les objectifs fixés.

J'ai, il y a déjà quelques années, essayé de créer une association dont le but est de mobiliser les anciens élèves du Lycée National en vue de faire de cet établissement scolaire, dont la valeur historique est évidente, un foyer de culture et d'apprentissage des savoirs et valeurs modernes, en somme un exemple de ce que doit être l'école mauritanienne moderne. Le projet est toujours en phase initiale faute de volontaires et d'activistes. Le fait que ce projet n'a pas abouti jusqu'a présent n'entame pas ma persévérance et ma conviction que notre pays sera ce qu'en fera son éducation.

Activistes de tous les bords unissez vous pour faire de l'éducation un champ de création et de développement.

Published by Forum Diaspora July 2004 http://fr.groups.yahoo.com/group/ForumDiaspora/message/4413