Saturday, November 15, 2014

Je me joins à ceux qui demandent la libération immédiate de Biram Ould Abeid

"O les croyants ! Soyez stricts (dans vos devoirs) envers Allah et (soyez) des témoins équitables. Et que la haine pour un peuple ne vous incite pas à être injustes. Pratiquez l'équité: cela est plus proche de la piété. Et craignez Allah. Car Allah est certes Parfaitement Connaisseur de ce que vous faites. (9) Allah a promis à ceux qui croient et font de bonnes ouvres qu'il y aura pour eux un pardon et une énorme récompense. (10)" Coran, Sourat al-Maida


Je n’aime pas le discours provocateur à relents racistes de Biram Ould Abeid qui a mon avis jette de l’huile sur le feu sur des liens déjà tendus entre les communautés d’un pays fragile, pauvre et mal gouverné comme le nôtre. Mais l’homme mène un combat juste à plusieurs égards, au nom des siens, victimes de l’esclavage et de ses séquelles auxquels le système politico-administratif n’offre pratiquement aucune chance de s’émanciper. Son arrestation par les autorités n’a aucun sens. Je me joins à ceux qui demandent sa libération immédiate.


Lehratin endurent non seulement les séquelles d’un passé esclavagiste sauvage mais aussi l’injustice institutionnalisée du présent qui les privent des sources d’émancipation que sont l’argent et le pouvoir, détenus presque en exclusivité par une élite corrompue largement dominée par les descendants d’esclavagistes. Ils sont très disproportionnellement exclus de l’accès au crédit bancaire, à la propriété des terres, et aux nominations aux fonctions publiques, qui sont les principales sources d’enrichissement et de réalisation dans notre pays. Ils sont peu nombreux dans la fonction publique et quasi-absent dans les patrons d’industrie et de la finance et des grands propriétaires terriens, non pas pour des raisons objectives liées a leur marginalisation historique mais simplement parce que depuis le milieu des années 80 l’accès aux emplois supérieurs de l’Etat, au crédit et a la propriété des terres n’obéit a aucun critère autre que la proximité aux sphères de décision à travers les affiliations tribales et régionales, et subsidiairement le clientélisme politique, pratiquement la seule voie offerte à Lehratin. La correction de ce déséquilibres en leur faveur n’est pas sur l’agenda de ceux qui nous gouvernent car elle ne peut se faire qu’au détriment de l’élite qui ne doit sa fragile cohésion qu’à l’exclusion des autres, même au sein de l’ethnie dominante, tant le gâteau se rétrécit d’année en année pour cause de gabegie, étroitesse d’esprit, et contraintes économiques.


Le cas du crédit et des terres agricoles est à ce titre révélateur. L’irrigation des vastes terres de la Chamama rendue possible par les ouvrages de l’Organisation de la Mise en Valeur du Fleuve Sénégal (OMVS) et la disponibilité des crédits agricoles financés a cout de milliards par les bailleurs de fonds auraient pu permettre d’accroitre la productivité agricole et créer une petite bourgeoisie rurale et péri-urbaine dans la communauté des Lehratin, traditionnellement laborieuse et aux faits des métiers de l’agriculture. Au lieu de cela, les crédits et les terres ont été attribuées aux commerçants et hauts fonctionnaires suivant la même logique népotiste qui excluent de fait Lehratin peu représentés aux hautes sphères de l’Etat. Le résultat est un gâchis énorme de ressources et une stagnation du secteur agricole malgré des investissements massifs et une réforme foncière progressiste.


Ceux qui ont créé cette situation socialement intenable et œuvrent a sa continuité se murent dans le refus de l’évidence au risque de saboter l’avenir et d’emporter avec eux l’équilibre fragile sur lequel s’est construite la Mauritanie indépendante. Ils continuent à piller en silence les maigres ressources de ce pays, éduquent leurs enfants dans des écoles privées et s’achètent des villas à l’étranger. Pendant ce temps, le cercle vicieux de la pauvreté et l’ignorance se referment sur les plus pauvres en majorité Haratin faute de ressources publiques affectées effectivement aux services de base d’éducation, de santé, d’hygiène et de police. Vouloir étouffer les voix qui protestent contre cette la condition est une stratégie vouée à l’échec. Que ceux qui ont en charge la gestion de ce pays prennent conscience avant qu’il ne soit trop tard.

Monday, November 10, 2014

Aux Anciens Elèves, du Lycée National en particulier



Mon boss clairement apprécie les réunions périodiques que ses promotionnaires du lycée et de l’université organisent tous les cinq ans comme c’est la tradition aux Etats-Unis (USA). Il n’en a jamais raté une depuis qu’il a fini ses études universitaires il y a de cela près d’un demi-siècle. Il vient de prendre sa retraite et compte bien continuer à entretenir ses liens avec son université et son lycée à travers ces réseaux d’amitiés et de loyautés aux institutions éducatives que constituent les associations d’anciens élèves connus aux USA sous le nom « d’alumni associations.» Sentant mon intérêt pour le sujet au cours de l’une de nos discussions informelles, il me faire part de son regret d’avoir perdu le contact avec un « fellow » du Benin malgré les tentatives répétées de son association d’entrer en contact avec lui. Il note qu’ils ont trouvé ses traces, en particulier comme fonctionnaire à la banque mondiale, mais qu’il n’était apparemment pas intéressé par ce truc « purement anglo-saxon, » dit-il. Comme quoi les Mauritaniens ne sont pas les seuls à se désintéresser de leurs écoles une fois leurs diplômes en poche.

Je m’active depuis plus d’une décennie pour introduire cet notion dans notre pays suivant ma conviction qu’il est moralement répréhensible et économiquement injuste qu’on profite du système éducatif sans rien lui donner en contrepartie. Partout et même dans notre pays, ceux qui ont la chance de bénéficier d’une éducation surtout de qualité ont une longueur d’avance sur les autres. Leurs chances de se réaliser dans les différents domaines de l’activité économique et sociale sont sans commune mesures avec les autres qui n’ont pas (ou peu) eu accès à l’éducation. Ils doivent payer en retour pour que d’autres générations aient les mêmes chances.  Rien à mon avis n’exprime cette relation permanente de recevoir et donner à travers l’éducation mieux que les associations d’anciens élèves. Je suis content que l’idée fasse son chemin, certes lentement mais j’espère surement. Le Lycée d’Aioun vient d’avoir son association qui commence en force avec des espoirs réels pour voir ce grand lycée retrouver sa renommée d’antan. Bon courage à Mohamed Lemine Ould El Vadel, le président de cette association. J’espère que des initiatives pareilles suivront dans d’autres lycées, particulièrement les plus anciens de Kaédi et d’Atar. Celui de Rosso malheureusement n’existe plus, victime de la politique de désinvestissement dans les structures d’enseignement secondaire en vigueur dans notre pays depuis la fin des années 80.

J’ai perçu l’utilité des associations des anciens élèves assez tôt, bien avant mon installation aux Etats Unis. Elle me paraissait même évidente pour le Lycée National tant ce lycée devrait dans mon esprit représenter beaucoup pour ceux comme moi qui l’ont fréquenté dans ses années de gloire et qui forment la majorité de l’élite éduquée de ce pays. Jeune fonctionnaire dans le début des années 90, habitant le coté moins anti de la capitale, je passais souvent devant l’enceinte du Lycée National en route vers mon bureau a la Primature et notais la dégradation des lieux. J’imaginais ce que pourraient apporter les anciens élèves de ce lycée. Je me disais intuitivement que si une fraction minime d’entre eux donnaient un peu de leur temps et moyens en guise de gratitude à ce lycée, un élan de générosité pourrait s’en suivre, ouvrant des opportunités réelles de réhabilitation du premier lycée de la capitale. Je rêvais d’un grand lycée a l’instar de ceux qu’on trouve dans les capitales francophones rétabli dans son domaine initial avec ses bureaux et logements administratifs, dortoirs et réfectoires, installations sportives et culturelles, laboratoires et salles de classes et rénové avec des infrastructures modernes à même de le hisser au niveau des grands lycées de la région. L’idée a germé dans mon esprit avant que je ne la partage avec des amis qui l’ont immédiatement adoptée donnant lieu à la constitution d’une association et le lancement d’activités prometteuses en 1998 juste avant mon départ pour les USA.

L’espérance m’habitait que cette idée généreuse ferait son chemin sans moi surtout qu’elle captait déjà l’imagination d’un groupe important de jeunes cadres débordant d’énergie. J’avais décidé de tenter ma chance chez le pays de l’Oncle Sam parce que déjà à l’époque,  je n’entrevoyais  plus d’épanouissement professionnel dans mon propre pays. Je suffoquais sous le joug d’un un système politico-administratif ou les individus de ma sorte sans appui solide dans la mafia tribalo-affairiste et/ou sans fougue de succès à tout prix n’ont pas de valeur. Je ne pouvais au mieux espérer que servir le prince du moment et sa coterie sur les frais de la collectivité avec la compromission de mon intégrité morale en plus. C’était bien loin de l’idée que j’avais du service public. J’ai donc plié mes maigres bagages après dix ans passée au service de l’Etat Mauritanien – juste la durée obligatoire de service public que les étudiants de ma génération s’engageaient à remplir en contrepartie de la prise en charge par l’Etat de leurs  études universitaires.

Ma conviction de l’utilité des associations d’Anciens Elèves s’est renforcée suite à mon contact avec le milieu scolaire et académique américain. J’ai vu de mes propres yeux ce que ces associations peuvent apporter aux écoles en termes de construction d’infrastructures, de ressources financières et techniques, d’aide aux élèves et de promotion de l’excellence. Mais, l’idée n’a pas fait son chemin en mon absence, non pas je crois faute d’attraction mais parce que personne ne se l’est appropriée comme s’il s’agissait d’une marque déposée. J’ai pourtant continué à l’entretenir durant mes séjours de vacances a Nouakchott et à travers l’internet. C’est l’occasion ici de remercier tous ceux qui a un moment ou un autre m’ont donné un coup de main, en particulier Meimouna Mint Saleck, ou répondu à mes emails et sollicitations. Je dis à travers eux a tous les anciens élèves du Lycée National, qu’ils doivent s’intéresser plus à cette association pour montrer que dans ce pays on peut encore donner de soi pour des causes nationales à but non politique. Le minimum est qu’ils mettent les pieds de temps en temps au lycée pour voir ce qui s’y passent et retrouver leurs anciens camarades de classes. Cela est en soi important pour un pays où il y a un déficit de contact entre générations, socioéconomiques et ethniques groups. Peut-être que l’unité nationale tant recherchée commence là.

Je leur dis aussi que leur association a besoin d’activistes qui ont un peu de temps à lui consacrer. Mon activisme solitaire et à distance a atteint ses limites, non sans avoir réussi à défricher le terrain pour des activités futures plus soutenues. Votre association est reconnue et dispose d’un siège logé dans l’enceinte du Lycée National. Le lycée ne parait plus menacé dans son existence comme cela était le cas, il y a quelques années, même s’il faut rester vigilent tant les spéculateurs immobiliers et les bureaucrates avides d’espaces sont a l’affut pour son domaine très convoité. Le Lycée National abrite depuis 2012 « des classes d’excellence » dont le nombre augmente d’année en année. Bien qu’il n’est pas tout à fait clair pour le moment s’il s’agit d’une stratégie délibérée et irréversible de faire de nouveau de cet établissement un foyer d’excellence éducative dans l’esprit de ses fondateurs comme le demande notre association, cette action des autorités de l’éducation nationale va dans le bon sens et mérite notre encouragement. De nouveau, des promotions d’anciens élèves qui ont accompli leur entière scolarité au lycée voient le jour chaque année. Elles sont l’avenir de cette association.

Ces « classes d’excellence » ont changé quelque peu la physionomie du Lycée qui a retrouvé un degré de normalité avec l’accueil d’élèves de tous les niveaux des deux cycles de l’enseignement secondaire après avoir été pendent presque deux décennies réservé aux classes de terminales, devenant de facto un centre de préparation pour le baccalauréat. Il s’agissait en fait d’un arrangement non avoué entre l’administration et les professeurs de renom exerçant le plus souvent en parallèle dans des écoles privées qui ont poussé comme des champignons dans les quartiers de l’Ilot L. Nous avions des raisons de penser qu’il y a une stratégie délibérée dans certaines sphères de la décision visant l’extinction programmée du Lycée National dont le domaine au centre de la capitale est hautement convoité par les spéculateurs fonciers privés et la bureaucratie d’Etat en perpétuelle expansion.

C’est l’occasion ici de réitérer notre appel formalisé par une pétition en 2011 signée par de nombreuse personnalités, de restaurer le Lycée National dans son domaine initial et de le doter des infrastructures modernes a même d’offrir aux plus brillants des jeunes Mauritaniens de tous les horizons socioéconomiques une éducation de qualité comparable à celle dispensée à leurs pairs dans la région Maghrébine et Ouest-Africaine. Pour ceux qui n’ont pas encore signé cette pétition, c’est peut être l’occasion de le faire en allant sur le blog http://lyceenational.blogspot.com/2013/02/petition.html#comment-form

Le gouvernement parait engagé à insuffler une dose d’excellence dans le système éducatif. Nous l’encourageons dans cette direction. Il ne peut cependant faire l’économie d’investissements massifs dans les écoles, en particulier celles déjà existantes pour les remettre à niveau et compenser les effets néfastes du laisser-aller dans l’éducation publique durant les dernières décennies. Nous lui demandons de conjuguer le symbolisme à l’action en décrétant inaliénable le domaine du premier lycée de la capitale tout en reconnaissant le caractère  historique de cet établissement. Quel meilleur symbole pour une politique d’éducation ambitieuse qu’un grand lycée au centre de la capitale ouverts aux enfants de toutes les composantes ethniques et géographiques pour affirmer le caractère cosmopolite de notre capitale et pluriethnique de  notre nation. L’unité nationale ne s’en trouvera que renforcée.


Thursday, July 10, 2014

SOS Education



كانت نتائج البكالوريا كالعادة كارثية ، فمن مجموع 41667 مرشحا لم يفز الا 2807 أي أقل من 7٪ وهذه نسبة ضئيلة بالقاييس المعتمدة  ولكن الأمر ان النسبة المئوية الفعلية ربما تكون اخفض بكثير اذا ما أخذنا بالإعتبار تفشي ظاهرة الغش عبر الهواتف الذكية وتراخي الرقابة. هذا امر محزن لاسيما ان الغش حسب المعلومات المتداولة في المواقع الإخبارية قد يكون اوسع في الشهادات التعليمية الأخرى وخصوصا الإعدادية التي يبدو ان الرقابة فيها اصبحت من مسؤولية الطاقم التعليمي المحلي الذي يفتقد الحيادية المرتقبة من المراقبين. 
ان ظاهرة الغش قد تقويض ما تبقى من النظام التعليم اذا لم يتم علاجها بسرعة ، ثجدر الإشارة هنا الى ان نظام التقييم عنصرا أساسيا من المنظومة التعليمية الوطنية لا معنى لأي إصلاحات تربوية بدون اجماع على شفافيته ، انه أيضا عملية بسيطة نسبيا قد برهنت الإدارة على قدر كبير من استعابها بما في ذلك الخبرة التقنية والموارد البشرية. كما لا يبدو أن الأموال تطرح مشاكل في ظل الفوائض المعلنة في حسابات الدولة ، يبدو لي ان المشكلة تكمن كالعادة في اختيار المسؤولين في مديرية الامتحانات على اساس الخبرة والنزاهة وفي هذا السياق فإن تعيين أخ الجنرال ولد مكت  رئيس الاستخبارات على رأس هيكلة هذه الإدارة الحساسة يمثل المحسوبية بأبشع صورها ولا يبشر بالخير بالنسبة للنظام التعليمي

Wednesday, July 9, 2014

SOS Education



Comme d’habitude les résultats du Baccalauréat ont été catastrophiques, seuls 2807 sur les 41667 candidats ont réussi, soit moins de 7%. Le pourcentage réel des admis est fort probablement très en deca de ce chiffre modique si l’on en croit les rumeurs insistantes de triche a grande échelle via les smartphones et le laxisme du système de surveillance. La triche semble exister encore de manière plus étendu au niveau du brevet dont la surveillance et la correction sont apparemment devenu du ressort du personnel local des établissements. Il s’agit là d’un phénomène nouveau qui risque s’il n’est pas rapidement traité de saper encore d’avantage ce qui reste du système éducatif national.
C’est ici l’occasion de signaler qu’un système d’évaluation fiable est une composante essentielle de l’entreprise éducative nationale sans laquelle les politiques de reformes n’ont aucun sens. C’est aussi une opération relativement simple pour laquelle l’administration dispose d’un socle non négligeable d’expérience et de ressources humaines. Les moyens financiers aussi ne semblent pas poser de problèmes tant les comptes du pays regorgent d’excédents si l’on en croit les communiqués des autorités financières. Le problème se situe dans le choix des responsables de la Direction des Examens dont l’intégrité doit être au-dessus de tout soupçon. La dernière nomination à la tête de cette direction du frère du Général Meguette, chef des services de renseignement, sent le népotisme le plus vulgaire et n’augure rien de bon pour le système éducatif.

SOS Education



Les profiles des candidats au Baccalauréat cette année sont indicatifs de l’état avancé d’agonie de notre système éducatif et du crime perpétré par les décideurs de ce pays à l’encontre des enfants et des jeunes Mauritaniens qui devront affronter les défis multiples et de plus en plus complexes de la vie moderne sans l’outil stratégique du savoir. Bonjour les dégâts ! Nous sommes actuellement trop pris dans la tourmente des kermesses électorale pour noter ce chiffre terrible publié par la très officielle Agence Mauritanienne d’ Information selon lequel 28,44% seulement des candidats aux Bac viennent des écoles publiques. Mais à quoi bon sert le Ministère de l’Education Nationale avec ses dizaines de milliards et personnel pléthorique et son administration tentaculaire si les écoles privées totalement autofinancées par les parents éduquent plus et mieux. Il y a dix ans je sonnais l’alarme dans un billet sur la blogosphère et je le répète aujourd’hui en appelant les bonnes volontés  à agir ensemble pour réhabiliter l’école publique sans laquelle il n’y a pas d’éducation a proprement parlé.
Un pays ou la majorité de population ne sait pas lire, écrire, et calculer ne peut pas avancer même s’il a toutes les volontés du monde et autant de ressources naturelles. Il n’y a pas de miracle en développement, les nations se développent si elles investissent dans l’éducation, non seulement en lui allouant de grands budgets mais aussi et surtout en s’assurant que les ressources sont bien utilisées au profit de l’acquisition réelle des savoirs par les élèves par la bonne administration de de méthodes d’évaluations fiables. A commencer par l’éducation de base qui doit être universelle et accessible en qualité à tous, enfants, jeunes et adultes. Il faut que les quartiers s’organisent autour des écoles et créer des synergies locales entre les parents, les enseignants et les activistes pour trouver des ressources additionnelles tout en s’assurant que toute école publique sur le territoire national reçoit une part équitable des ressources allouées par l’Etat a l’éducation.
Pour cela, il faut que les parents s’éduquent eux même en allant même s’il faut avec leurs enfants à l’école. Des dispositions en matière de droit de travail peuvent être prises pour encourager ce genre d’initiatives. Le but est qu’à l’horizon du moyen terme, 90% des élèves qui sortent des écoles fondamentales détiendront le Certificat d’Etude Primaire (CEP) et autant d’adultes éduquées au même niveau. Ce chiffre tourne actuellement autour de 40% si les statistiques du Ministère de l’Education Nationale (MEN) sont fiables. Il était de 20% en 2010 selon la même source. Imaginer avec moi un tel saut pour notre pays en termes de qualité de sa future élite, de productivité du travail, et de niveau général de conscience et je suis sûr que vous arriviez a la même conclusion que moi que ça vaut le cout.
Pour arriver à un tel objectif, l’Etat consentira un effort exceptionnel pour recruter de bons enseignants et en cas de besoin en importer tout en améliorant l’infrastructure scolaire pour que les élèves aient accès à des classes salubres avec de l’eau potable et des sanitaires. Il va falloir aussi élever considérablement le salaire des enseignants pour inciter les bonnes compétences à s’orienter vers l’enseignement et y rester. Actuellement, plus des deux tiers d’enseignants primaires n’ont pas le niveau académique adéquat pour enseigner selon une évaluation du MEN en 2010. Il faut aligner à niveau de formation égale les salaires des enseignants du primaire sur celui des professeurs de l’enseignement supérieur. Les écarts actuels de salaires exorbitants entre ces deux catégories d’enseignants ne se justifient pas à mon avis par un différentiel conséquent de productivité. 
Cela bien évidemment coutera cher à l’Etat mais pas autant que l’ignorance des masses, surtout celle qui accompagne les individus toute leur vie et les enferme dans le cercle vicieux de la pauvreté matérielle, spirituelle et morale. Par ailleurs, beaucoup de dépenses publiques considérables ont une utilité douteuse et peuvent être déployé facilement, je pense en particulier aux milliards dépensés sur des institutions comme le sénat, la CENI, le conseil constitutionnels et autres proliférations de structures administrations dont la société peut s’en passer sans trop de dégâts. C’est une question de choix et en la matière une analyse des couts et des bénéfices sera en faveur de l’éducation dont les retombées positives sont bien réelles et établies tant par la théorie que par la recherche empirique.
Mais il faut reconnaitre qu’il s’agit d’un effort  extraordinaire, fruit d’une conscience nationale élevée de l’importance  d’un saut qualitatif en matière d’éducation. Nous devons marquer cette effort par une mobilisation générale contre la culture de l’ignorance qui fait que rare sont ceux parmi nous qui bouquinent  et qui fait aussi que nos villes et nos maisons sont vides de livres et de lieux de lecture. Tous les citoyens quel que soit leur origine social doivent avoir le droit mais aussi le devoir d’avoir une éducation de base sanctionnée par le CEP.
Le Brevet d’Enseignement Secondaire (BES) doit être un niveau minimal requis pour l’accès au marché du travail, surtout l’emploi public dans les administrations, l’armée et la police. Il doit être réexaminé  pour s’assurer qu’il teste un niveau adéquat de savoirs qui permet l’accès au deuxième cycle de l’enseignement secondaire  général ou technique ou pour ceux qui quittent l’école d’un niveau de connaissance de base irréversible sur lequel les individus peuvent s’appuyer dans le futur pour améliorer leurs savoirs.
Une telle vision de l’éducation de base permettra de casser la spirale de l’ignorance dans laquelle est maintenue la majorité des pauvres, surtout parmi les couches traditionnellement défavorisées, et d’étendre considérablement le pool des prétendants aux seconds cycles de l’enseignement secondaire et aux universités. Dans ces deux phases, la sélection doit être de rigueur selon la capacité du système qui elle doit s’adapter aux contours du marché du travail. Il ne sert à rien de dispenser des formations supérieures au rabais si en plus leurs bénéficiaires  se retrouvent avec des boulots qu’un titulaire du BES peut faire avec la frustration en moins.

Monday, June 9, 2014

لاتقدم بدون اصلاح التعليم



لا أعتقد أن المرشح محمد ولد عبد العزيز يحتاج إلى القيام بحملة من النوع المألوف وتجييش عناصر الدولة العميقة الذين انهكوا كاهل المنظومة القومية بالصطو على الممتلكات العامة و إفشاء ثقافة الإحتيال والزيف التي سيطرت على المجتمع وتقف حاجزا منيعا في وجه تنميته ، ففوز الرئيس مؤكد ليس فقط بسبب عزوف فحول المعارضة عن المنافسة الإنتخابية بل ايضا لأن الرجل أثبت نوعا من الجدارة في قيادة البلد لاسيما في التعاطي مع الشأن الإقليمي ومحاربة الجماعات المتطرفة ، ولو ان اسلوبه لايخلو من من الإستبداد فإن انصياع الأقلبية لإمرأته وهرولة اغلب معارضيه الى صف الولاء له لم يكن نتيجة تضييق الحريات العامة على معارضيه او فتح ينابع الخزينة للمتزلفين وهذا ما يعطي للرجل هامشا واسعا من المناورة يصعب على معارضيه التشكيك في مصداقية اعادة انتخابه. انني من موقعي كمناضل مستقل ضرب منذ القدم على العزوف عن العمل السياسي المنظم لإكراهاته المادية او المعنوية لا يسرني الحراك الحالي بما فيه من تجليات الماضي وتفاهماته المعلنة وغير المعلنة بين مكونات النخبة الإنتهازية على حساب المصلحة العامة التي تتطلب على حد أدنى كسر شوكة المفسدين ومناصريهم.
ان على الرئيس اذا كان مازال ملتزما بخطه الإصلاحي المعلن ان يوقف هذا الحراك لكي لا تتحول الإنتخابات الرئاسية الى كرنفالات يعلو فيها صوت الباطل ويهمش التفكير الجاد. ان البلد في أمس الحاجة الى خارطة طريق تخرجه من حالة الإستقطاب السياسي وترسم خطة طموحة ومعقلنة تتناقم مع تطلعات الشعب في غد افضل وتبتعد عن النفاق المألوف بوعوده المغرية وأرقامه المزورة. ان غياب المعارضة عن المنافسة يمنح فرصة نادرة للنئي ولو لحين عن اللإستقطاب السياسي والتركيز على ترشيد الطاقات وترسيخ دعائم الحكم الرشيد ، يجب توظيف هذه الفرصة لإعطاء أقصى قدر من الوضوح للعمل الحكومي بتحديد معايير واضحة لتقييم الأداء ولتخصيص الموارد حسب أولويات التنمية بشكل يسمح للمواطن العادي بلمس التقدم وملاحظة النواقص. واني أرى ان من أولى الأولويات اصلاح التعليم.
ان بلدا لا يستطيع اغلبية ساكنيه القراءة ، والكتابة ، وابجديات الحساب ، لا يمكن ان يتطوراويبني مجدا لنفسه ولوكانت نوايا ابنائه حسنة وموارده الطبيعية وافرة  وهنا تجدر اللإشارة الى ان عملية الإنماء ليست معجزة اكرم بها الله الرجل الأبيض والأصفر واحجبها عن الأسمر بل هي منهجية وعمل ومثابرة يحتل التعلم والتعليم  صدارتها ، ان الدول تتطور اذا استثمرت في التعليم ، وليس فقط من خلال تخصيص ميزانيات كبيرة لهذا القطاع الحيوي كما هو الحال في بلدنا نسبيا بل أيضا بالحرص على استخدام الموارد لصالح اكتساب المعرفة الفعلية من قبل الطلاب عن طريق اساليب إدارية سليمة تتسم بالفعالية والعقلنة. يجب فتح ابواب التعليم الأساسي لجميع الموريتانيين صغارا وكبارا للقضاء التام على الأمية في ظرف اقصاه عشر سنين وللتأكيد على ان هذا الهدف مصيري وملزم للجميع الدولة و المواطنين على حد سواء تطرح مسالة تقييد حق التصويت لاسيما في الإنتخابات الرآسية والبرلمانية بالحصول على شهادة الدروس الإبتدائية.
ان الوضع الحالي للمدارس الإبتدائية غير مقبول في بلد تفيض فيه خزائن الدولة بالعمولات الصعبة ويعطل فيه عن العمل آلاف الشبان المتعلمين القادرين على التدريس ، ان غالبية المدارس الابتدائية لاتحتوي على الحد الأدنى من الخدمات بما في ذلك الماء الشروب والصرف الصحي ناهيك عن الطاقم البشري حسب تقارير وزارة التربية الوطنية حيث تشيردراسة اجريت 2010 الى ان أكثر من ثلثي معلمي المرحلة الابتدائية غير حاصلين على المستوى الأكاديمي الأدنى للتدريس. ويتسبب هذا الوضع المزري في عزوف ابناء الطبقة الوسطى عن المدارس العامة بما في ذلك من اجحاف على الحالة المعيشية لأسرهم وأيضا على اتلاف الأجيال القادمة نظرا الى الفصل في المسارات التعليمية. كما ينعس على النتائج الأكاديمية حيث تشير إحصائيات وزارة التربية الوطنية الى ان 40٪ فقط من خريجي المدارس الابتدائية بما في ذالك الخصوصية يحصلون على شهادة الدراسات الابتدائية فيا ترى ما مصير الستين في المئة الباقية انه عبئ ثقيل ومستديم لاسيما على الفئات الفقيرة وخاصة غالبيتها من شريحة الأرقاء السابقون المعروفة بالحراطين .
ان على الرئيس ان يأخذ بعين الجد هذه المسألة ويرتب الأوليات للوفاء بالتزامات الدولة في نطاق خطة الألفية المنبثقة من هيآة الأمم المتحدة والتي تنص على فرضية تكميل جميع الأطفال للمرحلة اللإبتدائية بصورة تضمن لهم ايجاد القراءة ، والكتابة ، وابجديات الحساب ، ان هدفا من هذا النوع سيفرض اجندا استثنائي على الدولة يتم بموجبه تحسين البنية التحتية للمدارس و تجنيد المعلمين الجيدين و إذا لزم الأمر استيرادهم من الدول المجاورة و لن يكون هذا الابزيادة كبيرة في رواتب المعلمين لجذب المهارات المناسبة والتمسك بها ، وفي هذا السياق يبدو لي من المعقول ان يساوى بين رواتب معلمي المدارس الابتدائية و اساتذة التعليم العالي اذا تساوت الخبرات لأن الفوارق الكبيرة الحالية لاتبدو لي معتمدة على فوارق مناسبة في الإنتاج .
ان الوفاء بالإلتزامات الأممية في مجال التعليم الإبتدائي سيفتح آفاق جيدة للمستويات الأعلى لأن كثيرا من النوابق لايجدون حاليا سبيلا لهذه المستويات بفعل ضعف أداء التعليم الأساسي وسيستوجب مضاعفة قدرات استعاب المرحلة الإعدادية ،  وفي هذا السياق سيترتب على الحكومة ان تخلق اطارا شفافا للمنافسة على المرحلتين الثانوية والجامعية لضمان ولوج الأحق الى هذه المستويات نظرا الى عدم قدرة الدولة في توفير التعليم الثانوي والعالي لجميع الطلاب. على ان تكون  شهادة التعليم الثانوي المعروفة ببرف شرط في دخول الثانويات العامة والولوج في الوظيفة العمومية ومؤسسات الجيش و الشرطة.
ان خطة من هذا النوع ستكون بالطبع مكلفة للدولة ، ولكن ليس بقدر تكلفة جهل الجماهير، وخصوصا الجهل الذي يصاحب الأفراد طوال حياتهم و يدخلهم في دائرة مفرغة من الفقر قد تقود الى فتن لاتحمد عقباها ، بالإضافة إلى ذلك، فإن اغلب الإنفاق العام مشكوك القيمة وعلى وجه الخصوص لالحصر فإن المليارات التي تنفق على مؤسسات مثل مجلس الشيوخ ، اللجنة الانتخابية الوطنية المستقلة ، المجلس الدستوري وكثير من الهياكل الحكومية الأخرى عديمة الفائدة مقارنة مع ما سيجنيه البلد من افشاء التعليم والتعلم في جميع الميادين خاصة الإنتاج المادي والمعرفي.
ولله التوفيق
محمد ولد أحمد الطلبة
واشنطن د.س.