Thursday, April 15, 2010

Le MESS dans le collimateur des extrémistes de l'arabité

Le Ministre de l’enseignement secondaire et supérieur, M. Ahmed Ould Bahiya, a lors d’un meeting avec les étudiants de l’Université de Nouakchott, voulu calmer les esprits et dissiper des malentendus causés par les déclarations de certains membres du Gouvernement dont le Premier ministre. L’Université est depuis quelque temps le domaine de frictions entre étudiants au sujet de l’arabe dont nul ne conteste le caractère central dans notre pays. Selon plusieurs sources, le Ministre n’a pas contredit les propos du Premier ministre, il a simplement affirmé que le Gouvernement n’envisage aucun changement dans le dispositif éducatif actuel avant la tenue des états généraux de l’éducation que son Ministère compte organiser prochainement. Il a clarifié un autre point soulevé par un étudiant relatif à une déclaration de la Ministre de la culture concernant les langues nationales. La Ministre avait au sujet de l’arabe cité les conclusions d’un rapport de l’ALESCO mettant en garde contre les dangers à long terme sur la préservation de l’arabe classique que constitue l’usage extensif dans les medias des dialectes arabes locaux comme l’égyptien, le maghrébin et le syrien. Le Ministre a tenu à clarifier ce point pour signifier aux étudiants que cela n’a rien à voir avec le développement de nos langues nationales qui reste un objectif du Gouvernement.

Les propos du Ministre de l’enseignement secondaire et Supérieur ont été dénaturés et placés hors contexte pour souffler la zizanie au sein du Gouvernement. Des étudiants ont été manipulés pour troubler l’ordre éducatif dans l’enceinte de l’université. Des chefs de partis qui viennent justes de prêter allégeance à un chef d’Etat étranger ont demandé sa démission. Le but de toute cette entreprise est de semer les troubles pour presser le Gouvernement et l’amener à se soumettre aux dictas de ceux qui refusent que l’école mauritanienne réponde aux besoins de l’économie et aux contraintes de la mondialisation et de l’ouverture.

Le Ministre de l’enseignement secondaire et supérieur est victime d’une campagne d’intoxication dont le but non avoué est de déstabiliser le Gouvernement et de saboter les efforts entrepris par celui-ci pour relancer le secteur de l’éducation qui a trop longtemps souffert de la médiocrité, du laisser aller et de la politisation. Des groupes spécialisés dans la propagande et la manipulation qui instrumentalisent la défense de l’arabité à des fins particularistes contraires aux intérêts des individus et de la collectivité nationale ont juré d’avoir sa tête comme ils l’ont souvent fait contre ceux qui veulent servir ce pays avec professionnalisme et intégrité. A l’apogée de leur influence sur les sphères supérieures de la décision nationale, ont été commises les plus grandes bêtises dans la conduite des affaires de l’Etat, en particulier celles relatives à la valorisation des ressources humaines et le renforcement de l’unité nationale.

Le Président de la République a choisi de mettre à la tête du Ministère de l’Enseignement Secondaire et Supérieur un professionnel du secteur dont les qualifications sont bien établies et la probité reconnue. Pour la première fois depuis longtemps les enseignants et les étudiants ont un interlocuteur qui comprend leurs problèmes et leurs soucis pour les avoir vécu lui-même pour un bon bout de temps. Le Président de la République a rompu avec cette tradition malheureuse qui voulait qu’à la tête du département de l’éducation nationale ne soit nommé qu’un néophyte sans grandes qualifications, qui n’a jamais enseigné et qui n’est là que pour gérer la routine. Une tradition qui a laissé un département stratégique à la merci des groupes de pression idéologiques pour qui l’école ne peut être autre chose qu’un instrument de propagande et d’endoctrinement pour isoler la jeunesse du monde et maintenir le pays dans l’ignorance et le sous-développement.

Mr. Ahmed Ould Bahiya, pour ceux qui ne le connaissent pas, est titulaire d’un doctorat d’Etat en mathématiques, a enseigné pendant plus de vingt ans à la Faculté des Sciences de l’Université de Nouakchott et donné des cours dans des institutions supérieures au Canada. Il est chargé de mettre en œuvre une politique ambitieuse dont les contours ont été bien définis par le Président de la République. Le but n’est autre que de réaliser le projet longtemps différé d’un campus universitaire construit selon les règles de l’art et qui fonctionne suivant les normes et standards établies dans le domaine. Des arrangements ont été faits en application des instructions du Président de la République pour raccourcir les délais et éviter les gâchis.

Il est temps de prendre la juste mesure des changements profonds qualitatifs envisagés dans le secteur de l’éducation et accepter de les accompagner plutôt que chercher à les bloquer par la propagation des fausses rumeurs et les campagnes démagogiques. Le pays s’en portera mieux.