Wednesday, September 30, 2009

Dialogue politique

Il y a un peu moins d'un an, sur ce forum, je contribuais au débat national sur le net en soutenant la stratégie de dialogue et son préambule la nécessite d'une rencontre au sommet entre les partis politiques de l'opposition et de la majorité présidentielles. Je suis heureux de constater que les leaders de l'opposition démocratique aient cassé le tabou et signifié clairement leur disposition au dialogue. Il ne semble pas en effet utile de jeter l'huile sur le feu ou continuer à se regarder en chien de faïence ou pire s'engager dans une confrontation armée sans courir le risque certain d'anéantir les acquis, minimes soient ils, de l'ère post-coloniale. Il s'agit simplement d'un appel aux bonnes volontés afin d'éviter à notre pays le sort peu enviable de beaucoup de pays africains qui n'ont pas su maîtriser le processus de transition du régime d'exception à l'Etat de droit. Il ne s'agit pas moins de sauver la nation Mauritanienne, création récente, et qui n'est pas, il faut le rappeler, le produit d'un processus naturel de développement endogène mais plutôt le fruit de la volonté d'une certaine élite de rompre avec un passée peu attractif. La mémoire collective ne devrait pas oublier que pendant l'époque précoloniale, pas si loin que ça, ce qu'on appelait Bilad Chinguitt était un no man's land ou des entités tribales se faisaient la guerre en permanence et ou l'élite intellectuelle, malgré sa qualité reconnue à travers son espace arabo-islamique a été incapable de créer les mécanismes d'une gestion pacifique des conflits et d'une évolution vers une entité nationale supra tribale. Il a fallu l'intervention de la puissance coloniale, dont le souci premier n'était pas évidemment l'intérêt des populations, pour que la paix s'installe et que naît l'idée d'un peuple et d'une nation. Ce bref rappel historique vise à montrer que l'Etat national, malgré ses nombreux dysfonctionnements, reste un acquis dans un pays où il faut remonter aux temps des almoravides pour trouver les traces d'une autorité centrale. Il faut le préserver et le moderniser pour qu'il puisse remplir ses missions essentielles dans un environnement international ou l'Etat national est assujetti à des contraintes multiformes, sans précèdent, venant de l'hégémonie des forces du marché mondial et les tendances lourde de l'uniformisation internationale. C'est dans ce sens que le dialogue politique rêvait un caractère stratégique pour le développement institutionnel de notre pays. Il ne s'agit pas comme c'était souvent le cas de copter de nouveaux membres au sein du système de gouvernement pour élargir et/ou diversifier la population des privilégiées mais plutôt de rétablir la confiance dans les institutions nationales et permettre aux Mauritaniens de retrouver la confiance en eux-mêmes et en leur pays.

Le Chef de l'Etat et son Gouvernement doivent se mettre à la hauteur de leur responsabilitees et saisir la main qui leur est tendue par les principaux chefs de l'opposition démocratique. Rien à l'état actuel ne les oblige à le faire mais il y va de l'intérêt national. La gestion unilatérale par le Pouvoir du processus de transition n'a pas été une réussite et son effet le plus évident est d'avoir installé durablement notre pays dans un état « semidemocratique » un peu mieux que les régimes d'exception des années 80 mais loin de l'Etat de droit protecteur des libertés et pourvoyeurs des instruments de développement pour les individus et les organisations. Un constat sans équivoque a été dressé par le Chef de l'Etat lui-même lors de sa visite à Kiffa et les dysfonctionnements de l'administration publique font, aujourd'hui, la une des medias gouvernementaux et sont le sujet favori des discussions de salons naouakchottois. Mais l'action ne suit pas comme si les dirigeants de ce pays étaient paralysés par la peur d'un lendemain incertain et incontrôlable. Cela se comprend mais le courage découle avant tout de la conscience que le coût de l'inaction est toujours et de loin, supérieur, à terme, à celui de l'inaction.

Ahmed Ould Sidi Baba est un homme politique à qui on peut reprocher son soutien indéfectible et constant pour « son cousin » Chef de l'Etat mais à qui on ne peut denier une lucidité d'analyse et une certaine compétence dans la gestion des affaires collectives. Son initiative qui vient après et j'espère consolider celle de l'UFP est a saluer et mérite le soutien de tous ceux qui croient a l'exigence d'une transition pacifique dans notre pays. Elle ne peut cependant aboutir sans le soutien solennel du Chef del'Etat en personne, sous forme d'une déclaration d'intention invitant les partis politiques à un débat sérieux sur les questions nationales dont les conclusions et recommandations constitueront la base d'un programme de Gouvernement. Ce scénario continuera à relever du domaine de l'impossible tant que Le Chef de l'Etat entretient à grand frais une armada de courtisans et de laudateurs au sein d'un Parti qui a battu tous les records d'incompétence et d'inefficacité. La dernière implantation qui devrait être celle du renouveau et de la transparence était tout sauf un débat d'idées et une voie de promotion pour la compétence et l'intégrité. Elle s'est surtout caractérisée par une démonstration de force des éléments de la nomenklatura « en disgrâce » pour revenir sur le devant de la seine. Ce n'est pas un bon présage. Pendant ce temps, le Gouvernement, dont plusieurs de ses membres ont subi des setbacks, continue à gérer la routine et semble incapable de mettre en œuvre une politique à la hauteur des attentes. La seule mesure qui capte l'attention est la dernière augmentation des salaires des ministres et de certains hauts fonctionnaires qui surprend par son ampleur et son caractère isolé et déconnecté d'une stratégie globale et délibérée de modernisation de l'administration. Pourtant le pays semble mure et réceptif pour des reformes en profondeur visant une promotion plus efficace et une meilleure allocation de la ressource nationale. Et ce n'est plus un léger toilettage que l'opinion attend mais une large et complexe opération chirurgicale pour extraire la tumeur que constituent l'impunité etles sabotages des deniers publics. Cela est d'autant plus urgent que les perspectives pétrolières eguisent les appétits et pourrait, sion en prend garde, démultiplier les forces centrifuges et saper tous les efforts de mise en place d'une nation Mauritanienne enracinée dans son milieu arabo-islamique et africain et ouverte aux opportunités d'enrichissement crees par la rencontres des cultures et des civilisations.

Published by forum diaspora Avril 2005 http://fr.groups.yahoo.com/group/ForumDiaspora/message/7392

No comments:

Post a Comment