Saturday, October 3, 2009

De la decision du FMI

Published by Forum Diaspora Janvier 2006
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J'ai suivi la conférence de Presse organisée par le Gouvernement après la décision du FMI de retarder l'annulation de sa dette sur notre pays, ainsi que la rencontre entre le Gouvernement et les partis politiques et les acteurs de la société civile. Je comprends la révolte des différents intervenants et je me joins à tous ceuxqui demandent au FMI de revoir sa décision pour lever une partie des contraintes aigues qui pèsent sur les Finances de l'Etat. Il est, en effet, inconcevable qu'au moment ou notre pays s'engage sur la voie des reformes sérieuses de son système d'administration et de gouvernance, ouvrant pour la première fois l'espoir d'une meilleure vie pour les plus pauvres de nos concitoyens, les institutions de Bretton woods décident de saper l'élan d'optimisme crée par le changement du 3 Août 2005. Le FMI a fait preuve de peu de sensibilité et vient d'accréditer l'idée largement partagée a sonégard d'une institution ou des hauts fonctionnaires froids et calculateurs prennent des mesures sans considération pour leurs effets humains et la violence émotionnelle qu'ils exercent sur des peuples faibles et meurtris.

Cela dit, notre responsabilité dans ce qui nous arrive ne doit pas être négligée. Ce sont nos hauts fonctionnaires et nos institutions nationales qui ont négocié avec le FMI et signé des conventions et des accords qu'ils ont défendus devant leurs peuples comme étant les meilleurs possibles. Ils ont premièrement trompé leurs propres concitoyens en concevant et mettant en œuvre des politiques que tout permettait de dire qu'elles ne répondaient pas aux besoins des populations, notamment en terme d'éducation, de santé et de lutte contre la pauvreté. Ils ont concocté et vulgarisé à travers les medias publics des chiffres faux sur les indicateurs de performances de l'économie pour vendre l'idée que tout allait bien dans le meilleur des mondes. La falsification et la manipulation des chiffres étaient pratiquées a une échelle telles qu'elles sont devenus une seconde nature, une marque d'intelligence et d'habilitée, et un exploit professionnel. Une dérive malsaine et destructrice qui finira par empoisonner et saper nos rapports avec les institutions financières internationales qui ont tardivement, et c'est la où réside leur incompréhensible complicité, qu'on n'est pas aussi malin et habile que nous le croyions. L'impunité étant la règle, personne n'a été inquiété. Les premiers responsables des administrations économiques et financières qui ont certes été demis mais sans explication des motifs faisant dire a l'un d'eux a l'un de ses amis venus lui présenter « ses condoléances » qu'il ne sait pas pourquoi il a été demis, ni d'ailleurs pourquoi il a été nommé, easy coming, easy going, diraient les americains.

Ce qui est regrettable dans la mise en scène actuelle est le peu de cas fait de la responsabilité personnelle dans la gestion des affaires publiques. On ne saurait probablement jamais les détails de cette affaire comme d'ailleurs beaucoup d'autres tristement célèbres : plan d'urgence, trou financier dans caisse de la banque centrale, la vente de raffinerie de NDB, le financement des déficits publics, etc.…J'ai entendu Ould Abeidrahman dire dans les micros de Radio Mauritanie que la lumière doit être faite sur cette affaire, une certaine façon de se dédouaner, étant celui qui a la tête de la banque Centrale au moment ou cette institution a négocié la première dévaluation de l'ère de « Darja lmine », un poste juteux qu'il a eu en récompense de ses yohas au stade olympique, pour soutenir « le candidat du changement dans la stabilité ». J'ose espérer, néanmoins, que « l`animal politique » mettra autant de ferveur pour demander a éclairer les citoyens sur d'autres affaires, a commencer par la cession des actions de la banque Centrale a l'une des banques primaires de la place et la vente de l'immeuble BMCI, intervenues lorsqu'il était Gouverneur de La Banque des Banques. Je suis heureux que le Premier ministre ait déclaré clairement que le Gouvernement de transition n'a aucune prérogative en matière d'amnistie pour les responsables des crimes économiques. Je lui demande d'aller plus loin en dotant l'Inspection Générale d'Etat, qu'il a crée il y a quelque mois, de moyens conséquents et l'orienter exclusivement vers l'éclairage des citoyens et des pouvoirs publics sur les mécanismes qui ont permis a des hauts fonctionnaires corrompus, en connexion avec des fournisseurs véreux de s'enrichir considérablement sur le dos de la collectivité. Quels sont les montants détournés ? Quelles sont les personnes physiques et morales impliquées ? Quels sont les effets sur les Finances del'Etat et l'impact sur les politiques publiques, notamment celles ciblant les plus pauvres et les plus démunis de nos citoyens ? Des questions qui hantent la conscience collective et qui peuvent perturber le processus de stabilisation et de développement des institutions démocratiques républicaines si la volonté est absente de leur fournir des réponses de qualité.

L'amnésie défendue par certains au nom de la stabilité serait la plus mauvaise des réponses et dans le cas où elle est retenue comme la plus opportune, ses séquelles continueront, pour de longues années, a générer des comportements préjudiciables pour la bonne marche des affaires publiques.

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