Tuesday, October 6, 2009

Il faut tourner la page et œuvrer pour le renforcement de la stabilité

Le coup d’Etat du 6 Aout 2008 n’a pas mis fin a la crise politique qui immobilisait le pays depuis la démission du premier Gouvernement de l’ère démocratique qui n’avait pas hélas brillé par son efficacité. Il y a ajouté une impasse constitutionnelle qui a faillit conduire le pays vers une confrontation sans issue entre un pouvoir isolé sur le plan international et une opposition sans moyen d’influer de manière significative sur le cours des événements. Finalement, la sagesse l’a emportée avec la signature des accords de Dakar qui ont ouvert la voie a un retour négociée a l’ordre constitutionnel avec la démission du Président de la République et l’organisation de nouvelles élections présidentielles avec des garanties sur la transparence du scrutin. Même si le processus paraissait biaisée des le début pour certains, cela n’a pas empêchée que toutes les forces et personnalités politiques se jettent a fond dans la course au palais ocre avec une intensité et une passion qui ont fait oublier pour un moment au moins la crise née de la déposition du premier Président élu de la République Islamique de Mauritanie.

Même si ses résultats ont surpris plus d’un, le scrutin a été néanmoins jugée dans l’ensemble satisfaisant par les observateurs indépendants. M. Mohamed Ould Abdel Aziz est devenu qu’on le veuille ou non le Président de la République. Le refus de Messoud O Boulkheir and Ahmed O Daddah de reconnaitre cette réalité n’y changera pas grand-chose et ne fera que prolonger une crise politique qui n’a que trop durée. Il peut être interprété comme une justification a priori d’un éventuel coup d’Etat et un appel aux putschistes eh herbe d’agir au moment opportun. Je crois qu’il s’agit la d’une erreur stratégique de la part de forces politiques, surtout le FNDD, qui font du retour a l’ordre constitutionnel leur cheval de bataille.

La Mauritanie a besoin qu’on tourne la page ouverte par un coup d’Etat qui aurait pu être évitée mais comme on ne peut refaire l’histoire, il faut penser au présent et futur. M. Ahmed Ould Daddah devrait une fois encore « prendre acte » des resultats publiées par le Ministère de l’Intérieur, tirer sa révérence comme il l’a promis durant la campagne électorale, et passer le flambeau a plus jeune pour donner l’exemple de ce rajeunissement tant attendu de la classe politique. Le poste de chef de file de l’opposition doit revenir à Messoud O Boulkheir suivant un arrangement parlementaire entre les composantes de l’opposition. M. Mohamed O Abdel Aziz en devenant le Président de tous les mauritaniens devra se mettre au dessus de la mêlée et surtout empêcher cette chasse aux sorcières vers laquelle vont essayer de le pousser certains de ces zélés partisans. Son programme électoral surtout la lutte implacable qu’ils se proposent de mener contre la gabegie et ses vecteurs est digne d’intérêt. Il pourra compter sur un soutien populaire massif sur ce point.

Il est temps de rompre avec ce cycle d’instabilité qui a suivi la tentative du coup du 8 Juin 2003 et envisager l’avenir des institutions dans le strict cadre de la constitution avec cet esprit de compromis qui a caractérisé les accords de Dakar. Seul le respect de la loi est a même de créer cette stabilité durable qui ouvre des perspectives réelles aux exclus suivant des règles justes et claires acceptées et respectées par tous. Le défi est énorme et l’enjeu est de taille mais il faut en finir au plus vite avec cette imbrication très forte entre les milieux d’affaires, la haute fonction publique et la classe politique qui empêche toute évolution vers un système de compétition basé sur des règles non personnelles qui assurent l’égalité des chances et permettent a tous de légitimement prétendre a une place autour de la table moyennant l’intelligence et l’effort requis. Tous ceux nombreux et puissants qui vivent de l’impunité, des passe-droits et du trafic d’influence et qui se trouvent de part et d’autre de l’échiquier politique national vont se liguer contre toutes les tentatives de reforme quelque soit leur origines. Pouvoir et opposition ont intérêt a s’accepter et a coopérer pour extirper les germes de l’instabilité que constituent la détermination de tous ceux qui ont pillé les ressources du pays et abusés de leurs positions de conserver leurs privilèges indus et d’échapper a la justice. Si le nouveau Président de la République veut réellement en découdre avec ceux la qu’il trouve appui et support de ses opposants s’ils sont véritablement motivées par l’intérêt national. Il ne peut y avoir de stabilité si la règle de droit est constamment bafouée et si dans l’arbitraire le plus absolu une poignée de privilégiés continuent à monopoliser la richesse et les honneurs a travers des mécanismes variés de coercition et de corruption a grande échelle.

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