Monday, October 5, 2009

Sidi Ould Cheikh Abdellahi, le candidat du consensus

Published by Forum Diaspora, Cridem, Tribune et Calame Janvier 2007
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D’emblée, je ne peux cacher ce qui peut, a tort ou a raison, faire apparaître mon opinion comme biaisée, a l’égard du candidat indépendant, Sidi Ould Cheikh Abdellahi dont l’immixtion dans la scène politique brouille bien des cartes et sa probable victoire dérange paradoxalement autant les forces qui incarnent le changement que certains segments de l’ancien régime qui s’expriment a travers les journaux de Inimish et Nouakchott-info et/ou se rangent derrière la candidature de Mr Zeine Ould Zeidane. Sidi est, en effet, le fils aînée d’une grande figure de l’Islam en Mauritanie dont le savoir, la piété, l’enseignement et la proximité ont profondément marqué l’environnement familial dans lequel j’ai grandi et continuent, de nos jours, a y susciter un attachement réel et sincère a tout ce qui se rattache a cet érudit hors pair. Cela dit, et loin de moi l’idée de sous estimer l’influence de ces liens émotionnels qui transcendent les générations et font, pour le meilleur et pour le pire, la spécificité de notre culture arabo-islamique, je considère que dans le cas présent et en ce qui me concerne, ils ne jouent qu’un rôle mineur en comparaison avec l’immensité de l’enjeu et la personnalité du candidat.

L’enjeu n’est autre qu’une rupture totale avec la manière dont le pays est gouverné depuis l’indépendance et surtout depuis que les chefs militaires se sont décrétés « dépositaires en dernier recours de la légitimité nationale » et ont propulsé a la tête de l’Etat un officier, sans charisme, qui a su, a l’aide de ses conseillers et parrains, exploiter, avec une facilité déconcertante, les instincts de survie et de domination qui existent en chacun de nous, pour se maintenir au pouvoir et permettre a ses laudateurs et courtisans de piller les ressources de l’Etat et saper le peu de crédibilité que les institutions publiques ont acquis durant les premières années de leur existence.

L’enjeu n’est pas moins qu’une autre logique de gouvernement qui réconcilie les mauritaniens avec eux même, met fin à l’arbitraire et l’impunité, inspire la vertu et la confiance, et offre l’égal accès pour l’emploi et la ressource publique a tous selon des critères impersonnels, clairement établis, de justice et d’équité.

L’enjeu est de taille, le candidat aussi. Je défie quiconque de mettre en cause la personnalité de Mr Sidi Ould Cheikh Abdellahi dont la compétence, l’intégrité, la respectabilité et l’honorabilité sont reconnues par tous, même et peut être mieux par les plus virulents instigateurs de la campagne d’intoxication visant à discréditer sa candidature. De l’avis de tous ceux qui l’ont côtoyé dans l’exercice de ses fonctions, Sidi est un serviteur efficace, honnête et loyal de l’intérêt général. Ses réalisations en témoignent de la nationalisation de la Miferma a la nouvelle politique des pêches en passant par la création de la monnaie nationale et la répartition des clés de répartition de l’énergie produite par les barrages de l’OMVS pour ne citer que les plus visibles, celles a caractère stratégique dont les bénéfices continuent de profiter a la nation.

Sidi n’a jamais usé d’une charge publique pour s’enrichir et distribuer des faveurs a ses proches. Il s’est trouvée contraint a l’exile comme d’ailleurs beaucoup de ses collègues technocrates du Gouvernement de Moktar Ould Daddah pour offrir ses services a d’autres plus intéressés par ses qualifications et surtout gagner sa vie honnêtement quand la vertu a commencé a déserter les hautes sphère de l’Etat.

Revenu au pays en 2003 pour passer des jours paisibles de retraité sans soucis autres que ceux de voir la jeune nation construite du néant par la volonté d’une certaine génération s’enliser dans une crise profonde de mauvaise gouvernance qui menace l’existence même de l’entité nationale. Il participe dans les tentatives de dialogue entre pouvoir et opposition du printemps -été 2005 et se félicite, comme la majorité de ses compatriotes, des perspectives offertes par les changements du 3 Août.

Aujourd’hui le devoir national l’appelle de nouveau et, comme dans le milieu des années 80, il répond présent avec une différence de taille que cette fois, c’est du leader en chef qu’il s’agit, celui qui ne répond qu’a sa conscience et au peuple qui l’a mandaté. Il n’y a aucune raison de ne pas le créditer, au moins, du préjugé favorable, celui qu’on accorde naturellement a celui qui n’a pas d’antécédents stipulant le contraire.

Mr Sidi Ould Cheikh Abdellahi appartient a une race de leaders en voie de disparition dans notre pays depuis que « la politique du ventre », le clientélisme, le carriérisme et la médiocrité instituée comme étalon de mesure de la valeur, ont enraciné, sur la durée, une nouvelle et étrange conception du leader devenu au fil du temps celui qui ment, dissimule ses intentions, s’enrichit en silence sur le dos du contribuable - local occidental, chinois ou japonais qu’importe - et ne voit de l’intérêt général que ce qui sert ses besoins particuliers de survie et de domination. Il est même devenu difficile de convaincre nos citoyens de l’existence de cette race de leaders tant la méfiance est grande a l’égard de ceux qui se réclament de la vertu, tellement cette dernière a été utilisée comme couvert pour arriver a des fins qui lui sont opposées.

Une race de leaders imprégnés profondément des principes et valeurs véhiculés par cette culture islamique, locale, et traditionnelle qui fait notre caractère national et considérablement enrichis par l’apport de l’éducation, les sciences et les techniques acquises auprès du reste du monde.

La Présidentielle qui arrive doit être l’occasion pour l’élite de promouvoir cette conception du leadership et pour le peuple de choisir un homme charismatique, propre, ayant les qualités humaines, techniques et managerielles pour conduire notre pays de la croisée des chemins aux horizons prometteuses de concorde nationale et de synergies positives entre les différents groupes économiques et socioculturels.

Plus que tout autre prétendant a la magistrature suprême, Mr Sidi Ould Cheikh Abdellahi offre a notre pays l’opportunité de sortir du schéma classique de la guerre des tranchées qui a dominé l’ère de l’ancien Chef de l’Etat ou le seul perdant est la Mauritanie et la majorité des citoyens qui ne demande qu’a voir une amélioration durable de leurs conditions de vie. Il n’est le candidat d’aucun parti, n’appartient ni a l’ancien système, ni a son opposition et n’a pas l’intention de reconduire le modèle de gestion publique existant avant le 3 Août 2005. Il défend un programme sérieux de changement radical centré sur l’unité nationale et la construction d’un Etat fort et juste et propose de le mettre en œuvre avec tous les mauritaniens sans exclusion. S’il jouit du soutien « des militaires » ou des dignitaires de l’ancien régime, cela ne peut être qu’un plus mis au crédit de ces derniers qui manifestement ont compris que l’heure est grave et qu’un véritable dépassement de soi est nécessaire pour permettre a notre pays de franchir cette étape cruciale de son développement.

Il est difficile de comprendre la fébrilité, voire le pessimisme et l’anxiété, réelle ou feinte, qui caractérise les forces intéressées par le changement au moment ou notre pays vient de vivre les premières élections libres de son histoire et s’apprêtent a conclure la transition par l’élection au suffrage universel d’un Président que tout indique qu’il sera un homme compétent en dehors du sérail plus enclin a favoriser qu’a résister les reformes essentielles dont le pays a besoin pour retrouver son unité et se mettre dans les conditions d’un développement durable de ses ressources. Il y a malheureusement comme un air de déjà vu, « moi ou le chaos », une résurgence d’un passé non lointain ou tout est conspiration et diabolisation de l’adversaire, a la différence que cette fois, ce sont les parias d’hier qui adoptent cette stratégie incompatible avec l’exigence du consensus pour gouverner autrement.

Le procès qu’une certaine classe politique intente au candidat Sidi Ould Cheikh Abdellahi est injuste et a certains égards indignes. Le soutien « des militaires » et des dignitaires de l’ancien régime a été et reste activement recherché par toutes les forces politiques pour la simple raison qu’au lendemain du 3 Août 2005 et jusqu'à nos jours, il est considéré par tous comme la clé de la victoire. Personne n’a osé parier sur le citoyen lamda sous le prétexte un peu court que la tribu et l’argent sont incontournables et qu’il n’est pas possible de changer les mentalités en quelques mois comme si plus de quinze ans de lutte sur le terrain n’ont pas produit d’effets significatifs. Un aveu d’échec, une précipitation ou une préférence pour le shortcut ou le moindre effort qu’importe, le résultat a été l’opportunité grande ouverte pour les éléments les plus nocifs de l’ancien régime de se recycler en « grands électeurs » et marchander au plus fort leur adhésion a des formations politiques dont les yeux sont désormais rivées sur les échéances électorales. Les positions de principes en ont pris un sacré coup mais aussi la crédibilité de ceux qui ont pourtant beaucoup sacrifié pour la lutte politique dans notre pays. Cela explique pourquoi finalement la recomposition tant attendue du paysage politique s’est faite autour, au lieu d’en dehors, du schéma traditionnel de luttes claniques pour l’accession au pouvoir en remettant a plus tard la visibilité des objectifs poursuivis.

Dans ces conditions, il n’est pas surprenant que tous ceux qui veulent tourner la page voient dans l’élection de Sidi Ould Cheikh Abdellahi la seule alternative pour créer les conditions d’un refresh start, d’une ère nouvelle ou tous peuvent participer a l’œuvre de reconstruction nationale sur les seules bases de la probité morale et de la compétence professionnelle. Pour que personne ne sera plus exclu pour la simple raison qu’il appartient au mauvais coté et pour que la loi s’applique a tous, même pour ceux qui ont l’habitude de se sentir en dehors du champ de son application. Qui dit mieux ?

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